Nature et Environnement en Nièvre

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PLACE MOSSÉ A NEVERS : DÉLIRE OU INCOMPÉTENCE ?

PLACE MOSSÉ : DÉLIRE OU INCOMPÉTENCE ?

 

 

Depuis près d’un an, le maire de Nevers, Denis THURIOT, et son adjointe Anne WOZNIAK, annoncent à grand fracas qu’ils veulent «moderniser» la place Mossé et les voies de circulation du secteur. La fine équipe s’est bien gardée de demander l’avis du Conseil Municipal sur la question. Dame, quand on envisage de dépenser 4 millions d’euros (au moins …) sans justification, étude préliminaire ou débat, il vaut mieux avoir des billes dans sa besace. Et là, il n’y a rien ! Donc, pas de vote !

Reprenons les choses dans l’ordre.

Il y a «l’îlot du Grand Monarque». Depuis plus de vingt ans, la ville de Nevers a chargé Nièvre Aménagement (société d’économie mixte d’aménagement dont le Département possède 50% du capital, Nevers, 25%) de trouver une solution au maintien de cette construction dont l’intérêt est plus ou moins controversé. Sans nuance, le maire de Nevers a réaffirmé à plusieurs reprises, et dernièrement début janvier 2018, que ce vestige abandonné serait détruit avant 2020. Certains ne sont pas tout à fait d’accord et espèrent encore qu’un investisseur pourrait manifester de l’intérêt pour une réhabilitation éventuelle. C’est ce qu’affirme, notamment, URGENCES PATRIMOINE NIÈVRE représentée par Brigitte COMPAIN à qui l’on doit la préservation des jardins de la Baratte et plein d’idées pour Nevers. Encore faudrait-il que notre tandem municipal accepte de discuter et cesse de croire qu’il est le seul à tout savoir.

Il y a ensuite la place MOSSÉ. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais il devient urgent de la rénover et de lui donner un nouveau visage. Ah bon ? Pourtant, elle n’est pas si laide que cela ! Evidemment, cela va commencer par la destruction de la moitié des arbres opportunément considérés comme «malades». Une habitude. Puis, on va déblayer la moitié de la place et l’abaisser de quelques mètres. Pourquoi ? Apparemment, il n’y a pas de raison paysagère impérative. Mais on comprend mieux quand vient la troisième partie du «projet».

La circulation ! On a l’idée, géniale, de résoudre tous les problèmes de circulation autour du Pont de Loire en réinstallant des feux tricolores dont le pompon serait ceux qui seraient placés en haut d’une rampe à 10% de pente entre Loire et place MOSSÉ arrivant en tête du pont, place de Régemortes. On rappelle qu’il y a une quinzaine d’années et avant, la circulation de ce secteur était déjà régulée par des feux. Il n’est pas certain que les aménagements alors réalisés boulevard Pierre de Coubertin jusque au-delà de la place du Crot-Cizeau tout comme du côté du quai des Mariniers aient résolu ou amélioré la situation. Mais voilà, cette rampe nécessite un remblaiement important dont les matériaux proviendraient, évidemment de l’amputation de la place MOSSÉ. On comprend mieux, maintenant.

Seulement, on ne peut pas penser à tout ! Cette rampe serait située en zone inondable classée A3 inconstructible d’aléa fort. Le règlement du Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) adopté le 17 décembre 2001 est formel : pas de remblaiement en zone inondable !  Curieusement, la Direction Départementale des Territoires, ex-DDE, a «donné un avis favorable» alors que la nécessité de cet aménagement, au regard de la sécurité routière, n’est absolument pas démontrée dans le dossier consultable auprès du service d’urbanisme de la Ville. Un malentendu, sans doute. Le maire de Nevers, qui dans une publication de décembre 2017 (si, si : Lettre Inondation N°1) se vante de défendre «une véritable culture de la prévention, indispensable en bordure de la Loire, dernier grand fleuve «vivant» …», ne semble pas, lui non plus, avoir tout compris sur le sujet !

Les associations qui se préoccupent d’environnement, LOIRE VIVANTE (dont c’est le «cœur de métier» si l’on peut dire) et DECAVIPEC, toutes deux disposant d’un agrément départemental pour la défense de l’environnement, ont rejoint Nevers Aménagement Environnement (NAE) et Urgences Patrimoine Nièvre pour faire respecter la loi et proposer de discuter sur tous les aspects de ce dossier. Jusqu’à maintenant, aucune de leurs lettres n’a reçu de réponse. Il reste au Préfet de la Nièvre de rappeler à ses services de la DDT et au maire de Nevers que la loi est la loi sous peine d’avoir à en discuter devant le juge administratif.

 

 

François LABALLERY, LOIRE VIVANTE et DECAVIPEC

janvier 2018



16/01/2018
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