LVNAC - Réduire le risque inondation
Réduire le risque inondation en réduisant l'aléa
Nous avons vu que le risque inondation correspond à la confrontation d'un aléa (inondation plus ou moins importante selon la hauteur d'eau et la vitesse du courant) et d'une vulnérabilité (coût socio-économique de la catastrophe). Si l'on veut réduire les risques on peut donc agir soit sur la vulnérabilité (c'est l'objectif des PPRi ) soit sur l'aléa.
Quelques pistes pour réduire l'aléa:
●- Prévoir le comportement du cours d'eau en cas de crue: grâce à des simulations qui s'appuient sur des modèles mathématiques, construits à partir d'analyses des mesures de débits, hauteurs d'eau ( événements récents et historiques), mais aussi sur les caractéristiques physiques du bassin versant et des rivières. La Loire a bénéficié d'une telle modélisation.
●- Les ouvrages hydrauliques de protection types digues, barrages, seuils...: on ne dira jamais assez qu'ils sont la fausse bonne solution!. On rappellera que le Comité Loire Vivante est né de l'opposition aux projets de barrages des années 1990 sur la Loire et ses affluents.
- ils ne garantissent en aucun cas une protection totale puisqu'ils sont dimensionnés pour le débit d'une seule crue
- ils modifient l'écoulement naturel des eaux dans le bassin versant
- ils ont un effet pervers car ils renforcent le sentiment de protection totale et favorisent lesconstructions en zone inondable
'C'est la raison pour laquelle les PPRi ne tiennent aucun compte de ces ouvrages de protection dans la détermination des zones constructibles ou non. Une zone inondable protégée par une digue ou un barrage sera considérée par le PPRi comme non constructible.
●- L'hydraulique douce: elle recouvre de nombreuses possibilités qui permettent de réduire la vitesse d'écoulement des eaux de l'amont vers l'aval:
- plantation de haies
- restauration des l prairies inondables qui retiennent lorsqu'elles sont inondées de gros volumes d'eau
- implantation de bandes enherbées sur plusieurs mètres dans les zones de ruissellement
- protection des sols : ne pas les laisser nus
- bon entretien des fossés le long des axes d'écoulement en travers de la pente à coupler avec la mise en place de bandes enherbées
- entretien des cours d'eau
- restauration des mares: correctement disposées sur le bassin versant , les mares jouent un rôle de frein et de tampon
Ces techniques d'hydraulique douces , inefficaces en cas de crue majeure, sont en revanche très efficaces pour limiter les inondations les plus fréquentes ( temps de retour 10 à 20 ans) dont la répétition a un impact psychologique important sur les populations.
Sans accuser l'agriculture d'être la seule responsable de l'aggravation de l'aléa elle y participe grandement. Il n'est que d'observer ce qui se passe dans nos campagnes: retournement de prairies pour mise en culture, arrachage des haies, suppression des talus, drainage... pas vraiment une politique intelligente de prévention du risque inondation !
J. Thévenot
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