Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

DECAVIPEC - Histoire récente du site industriel de Prémery (4) - SNR (1)

Le site industriel de Prémery : un peu d'histoire (4)

SNR - 1

 

 

 

La Société de revalorisation d'aluminium SNR – Site des Yvelines

 

 

Dès l'arrêt des Usines Lambiotte un autre projet porté par la préfecture et les élus commençait à pointer le nez : La Société Nationale de Revalorisation (SNR) spécialisée dans l'affinage de déchets d'aluminium. Cette entreprise est implantée à Saint Arnoult en Yvelines depuis 1977 officiellement. Le démarrage du nouvel établissement à Prémery est prévu pour l'été 2005.

 

Des aides publiques sont débloquées à hauteur de 3 millions d'euros, un dossier de demande d'autorisation d'installer et d'exploiter est déposé en 2004, l'association rendue prudente par l'installation d'ECOPREM et désirant des renseignements précis et fiables se rend dans les Yvelines.

Là la vérité nous éclate à la figure bien loin du programme «de respect de l'environnement et de développement durable» annoncé triomphalement par tous les élus municipaux, cantonaux, départementaux, régionaux…

Nous rencontrons deux associations locales créées suite à l'illégalité de l'installation et aux pollutions avérées. A Saint-Arnoult-en-Yvelines, en 1977 Jean-Luc Bourbon installe cette entreprise sans autorisation et sans demande de permis de construire, les déchets sont brûlés et fondus dans des fours non-conformes et sans filtre, l'installation est un incinérateur à ciel ouvert, le personnel majoritairement africain travaille dans des conditions indignes de la législation française, deux familles avec enfants vivent en permanence sur le site dans la poussière chargée de polluants de cette fonderie d'un autre âge.

 


 



Photo aérienne SNR (78) en 2005

 

 

Nous récupérons les nombreux arrêtés préfectoraux de mise en demeure et procès verbaux de délits, tous restés sans effet. Une régularisation sera signée en 1994 suite aux nombreuses plaintes, après une parodie de procédure.

En février 1998, après des années de lutte une campagne de mesures des dioxines et furanes rejetées dans l'environnement est enfin diligentée : Résultat 50 fois la norme, suivent de nouvelles mise en demeure en 1998…1999, etc.…etc.…aucune volonté du dirigeant pour se mettre en conformité, il pense avec raison bénéficier d'une impunité parfaite…

 

Procédé industriel et  désillusion

 

Ce procédé de récupération de déchets métalliques commence par un broyage mécanique dont la composition serait préalablement analysée. Le produit obtenu passe ensuite dans un «séchoir» à 500°C qui permet de débarrasser ces déchets des matières organiques : peintures, vernis, gaines de câble, huiles de coupe etc. C'est à ce stade que se dégagent les dioxines et furanes comme un incinérateur d'ordures ménagères mais sans la surveillance et la réglementation de ces installations. Les équipements fuient d'un peu partout et les fumées toxiques ne sont pas intégralement filtrées. Après cette séparation, l'aluminium passe dans un four à 800°C afin d'effectuer une épuration définitive et production de scories solides, puis il y a coulage de l'aluminium en lingots.

 

L'association a voulu connaître en quoi consiste cette activité et comment se comporte l'industriel, le moins que l'on puisse dire c'est que nous sommes revenus de notre enquête très pessimistes, décidément Prémery serait condamnée à servir de réceptacle à toutes sortes d'activités polluantes et à risques.


 

 

Danièle AUCLIN



07/04/2009
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