DECAVIPEC - Biomasse et culture de roses
Biomasse et culture de roses
«La Valse des fleurs et des chiffres»
Dans un article précédent du 18 septembre 2009 nous nous interrogions sur le sérieux du projet « FLORIDIS » culture industrielle de roses qui doit être couplée à l'entreprise BIOMELEC.
BIOMELEC a obtenu son autorisation d'exploiter sous condition de produire plusieurs études complémentaires et d'assurer la valorisation de la chaleur qu'elle produit. D'où le projet de l'implantation de serres, portée par la société RESS pour une production de fleurs coupées, à qui BIOMELEC fournirait de l'eau chaude et du CO2 *** au moyen d'équipements communs.
Lors de l'enquête publique, DECAVIPEC et Loire Vivante avaient critiqué le projet BIOMELEC sur plusieurs points : ressources des matières premières (bois et déchets de bois), rejets, rendement dérisoire … ainsi que sa dissociation du projet FLORIDIS alors que ces deux entreprises doivent travailler en synergie, ce qui impliquait notamment à nos yeux, des études communes en matière d'impact et de danger. (Cette dissociation avait été également critiquée par la Commissaire Enquêteur).
Aujourd'hui si BIOMELEC semble avoir conforter son assiette financière (entrée d'ELECTRAWINDS dans son capital), en revanche un flou demeure sur le process lui-même qui pourrait être modifié pour assurer un meilleur rendement. Il s'agirait de brûler directement de la biomasse sans passer par la gazéification. Mais un tel changement remettrait en question son autorisation actuelle.
FLORIDIS : La société RESS représentée par M. et Mme RONFLE a déposé fin juin une demande de permis de construire pour FLORIDIS qu'ils ont obtenu le 25 octobre. La consultation du dossier de demande de la société RESS par les deux associations ont révélé un certain nombre d'irrégularités : défaut d'affichage, incompatibilité avec le PLU (Plan Local d'Urbanisme) de La Machine, etc.. et plus grave, soustraction d'avis des services de l'Etat.
En conséquence les associations ont, par la voie du recours gracieux, demandé au maire de La Machine de retirer ce permis en faveur de RESS qui porte sur la construction de 32 000m2 de serres et 2 200m2 de bâtiment administratif. Demande qui s'est heurtée à un refus.
Nous rappelons ici que le but des associations à travers un recours gracieux auprès d'une autorité qui a pris une décision dont elles contestent la régularité est d'éviter une recours devant le tribunal administratif.
Cette intervention des associations auprès du maire a conduit les sociétés RESS et BIOMELEC à nous proposer une rencontre privée et à organiser à La Machine une réunion publique d'information.
La réunion privée a été un échec total puisque la lumière n'a pas été faite sur le futur process de BIOMELEC et que s'agissant de FLORIDIS, M. et Mme RONFLE ont opposé à chacune de nos questions sur les fleurs et leur culture (qui est annoncée comme révolutionnaire, sans engrais ni pesticides chimiques) le secret industriel et sur le financement le secret financier.
La réunion publique, elle, fut un franc succès, la municipalité ayant pris soin d'inviter par courrier, les Machinois, à venir défendre leurs projets industriels mis en danger par DECAVIPEC et Loire Vivante réputées pour leur irresponsabilité …
Bilan des réunions privée et publique : la valse des chiffres
Financement : 40, 38, 23, et … 16 millions pour finir.
Fleurs : 220.000 plants donnant 14 roses chacun par an puis 25 soit 55.000 par jour. En l'espace d'une heure le chiffre d'affaires bondissait de 2,7 à 5,5 millions d'euros.
Construction des serres : 32.000 m2 mais dans un premier temps seulement 1.000 m2 pour une serre pilote dont le coût est estimé à 1.200.000 euros (cher le m2) alors que la recherche sur cette rose inconnue dure depuis 10, 15 ans (dixit Mme RONFLE en réunion privée). Et certains produits chimiques de traitement seront bien utilisés mais non communiqués.
Le couple Ronflé nous assure qu'il s'agira de monoculture, une seule espèce de rose révolutionnaire, mais dans le JdC, deux jours après, nous apprenons qu'ils cultiveront aussi des lys, des gerberas …
Les emplois : 100 au départ (voir les premiers articles enthousiastes du JDC) puis 80, 60, 50 et pour les emplois locaux ce sera moins de 10.
De quoi attraper le tournis dans cette valse à millions d'euros, à dizaines d'emplois, valse aux affirmations la main sur le cœur puis leur contraire.
Les belles promesses d'emploi fondent comme neige au soleil, nous espérons pour 2011 l'éclosion de programmes nivernais bien construits et que ce projet de culture de fleurs dure plus longtemps que ce que vivent les roses …
Tout n'est pas dit et tout reste à construire ….
Danièle Auclin
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