NON au massacre du renard
NON AU MASSACRE DES RENARDS
Un massacre massif des renards roux est programmé du 17 au 23 février par la fédération des chasseurs du Nord. L’opération baptisée «ch’tis fox days»… invitera à l’action notamment le week-end du 22/23 février tous les longs couteaux : piégeurs, louvetiers, déterreurs et chasseurs.
On n’est pas là dans une opération de régulation de la population de renards puisque aucun quota ne limite cette tuerie.
Le blog www.naturesauvage76.com de Jean Marie et Anne Marie Hardouin vous montre l’horreur du sort qui est réservé à ces bêtes sauvages magnifiques par des chasseurs sanguinaires et sans conscience.
Si l’organisation d’une telle opération vous révolte joignez-vous aux associations pour le faire savoir au préfet qui doit délivrer cette infâme autorisation sur le site www.cyberacteurs.org
Par ailleurs le ministère de l’écologie lance une consultation du public jusqu’au 12 février sur u projet d’arrêté encadrant la vénerie. Pour plus d’information et participer rendez vous sur le site www.aspas-nature.org
Le renard roux, encore un mal aimé….
C’est peu dire que les chasseurs n’aiment pas les renards, ils les haïssent et visent leur destruction. Pour ce faire ils demandent et obtiennent leur classement en «nuisible», ce qui leur permet de pouvoir l’éliminer toute l’année et en tout lieu par piégeage, enfumage, tir et vénerie (voir notre article sur «les chasseurs premiers écologistes ?»).
Sur le site de la fédération de la chasse de la Nièvre on peut lire «la vénerie sous terre, un mode de chasse à développer dans la Nièvre...». «La vénerie mode de chasse hors du commun, du courage (?), de la ténacité, de la patience sont les 3 principaux critères demandés pour réussir une belle partie de chasse».
La Nièvre fait partie des départements (86) où le renard est classé nuisible sur tout le département «sauf communes infestées de campagnols». On s’interroge sur qui va compter les campagnols dans une commune avant de passer au massacre ... les chasseurs sans doute; sur le site de la fédération de la chasse il est précisé qu’il n’y a actuellement dans la Nièvre aucune commune infestée ... donc sus au renard dans tout le département.
Plus de 10.000 renards sont tués chaque année dans la Nièvre auxquels il faut ajouter 300 à 600 animaux tirés par les lieutenants de louveterie (battue administrative et tirs de nuit).
Pourquoi tant de haine ?
Avec la plus grande mauvaise foi, les chasseurs accusent notre petit prédateur d’être à l’origine de la disparition du petit gibier (perdrix, faisans, cailles, lapins, lièvres …). Une vaste plaisanterie. On connaît les raisons de l’effondrement de ces espèces sauvages : pratiques agricoles qui entraînent la destruction de leurs habitats (notamment les haies), pesticides en tous genres, trafic routier et prélèvements par les chasseurs déséquilibrés par rapport aux populations locales.
Le Schéma départemental de gestion cynégétique de la Nièvre (2012/2018) met évidemment ce déséquilibre sur le dos des prédateurs (au premier rang desquels le renard …) en lançant l’affirmation d’«une augmentation significative des populations de prédateurs générant un déséquilibre prédateurs/proies». Comme ce sont eux qui se chargent du comptage on n’est pas obligé de leur faire absolument confiance.
On rappellera que le renard se nourrit essentiellement de petits rongeurs (6.000 à 10.000 par an) qui représentent 60% de sa nourriture, que viennent compléter oiseaux, coléoptères, œufs, lombrics, baies ….
Depuis le temps que l’on massacre les renards mais aussi les fouines, les martres, les putois, les populations de petits gibiers n’ont pas pour autant augmenté.
C’est aussi au niveau du gibier d’élevage que les chasseurs voient dans le renard un concurrent insupportable …. Ces animaux lâchés à la veille d’une chasse, inaptes à la vie en liberté, incapables de chercher leur nourriture, dépourvus de toute crainte puisque jamais confrontés au danger des prédateurs sont des proies faciles pour le renard.
Le renard comme tous les petits prédateurs, a sa place et un rôle dans le bon équilibre des éco-systèmes déjà en éliminant les animaux les plus faibles ou porteurs de maladie. Et, s’agissant des rongeurs en limitant leur surpopulation et les dégâts chez les agriculteurs (plutôt que d’avoir recours au poison). Sa destruction à grande échelle et par des moyens souvent ignobles est très éloignée du respect de la biodiversité qui impliquerait déjà que soit banni ce terme de «nuisible» qui ouvre la voie aux pires excès d’une minorité.
Sans nier qu’il puisse y avoir surpopulation de renards dans un secteur qu’il faille réguler, cela impliquerait pour le moins une étude scientifique à même de démontrer la réalité du problème et non de s’en remettre aux seuls chasseurs pour qui tirer est un loisir et qui font du renard un bouc émissaire.
Le renard est accusé de transmettre l’échinococcose, maladie transmise par un ver, l’échinocoque qui parasite l‘intestin des petits rongeurs qui les transmettent au renard qui peut le transmettre à l’homme via la consommation des fruits des bois fraises, myrtilles …qui ont pu recevoir ses urines.
Une étude en Nièvre de 2010 menée sur la faune sauvage concluait que l’échinococcose n’est pas un problème en Nièvre (un seul cas positif sur plus de cinq cents prélèvements). En revanche, le risque le plus important concerne les propriétaires de chiens qui oublient trop souvent le minimum des règles d’hygiène qu’ils doivent observer à l’égard de leurs compagnons.
J. Thévenot
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