LVNAC - " Bidoche: l'industrie de la viande menace le monde" 3
«Bidoche : l'industrie de la viande
menace le monde» (3)
L'industrie de la viande est aussi une catastrophe écologique pour notre planète. De plus nos régimes carnés sont un facteur de risque dans de nombreuses maladies. Autant de raisons qui devraient nous inviter à nous tourner vers une alimentation végétale et conduire nos économistes et nos politiciens à oeuvrer pour mettre fin à un système fou et criminel en arrêtant de le subventionner.
De multiples impacts sur l'environnement
De multiples impacts sur l'environnement
Contribution au réchauffement climatique:
- «L'élevage envoie 9% des émissions anthropiques de gaz carbonique (CO2): fabrication et emploi de machines agricoles, quantités énormes d'énergie nécessaire à l'engraissement des animaux, transports, appauvrissement des sols, déforestations, - Il émet 37% du méthane ( produit par le système digestif des ruminants Une vache émet 100 kilogrammes de méthane par an ), qui a un pouvoir réchauffant global (PRG) 23 fois supérieur à celui du gaz carboniqueCO2,
- Et 65% des émissions de protoxyde d'azote (émanant du fumier ou du lisier) qui a un PRG 296 fois plus élevé que le gaz carbonique». L'élevage industriel représente 18% des gaz à effet de serre d'origine humaine, soit plus que le secteur transport (avions, trains, automobiles..).
Depuis 1970 la destruction des forêts tropicales d'Amérique latine a contribué au rejet de 1,4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. A leur destruction directe (et souvent par le feu) pour transformation en pâturages s'ajoute celle provoquée par les pluies acides résultat des épandages des déjections animales qui engendrent d'énorme quantité d'ammoniac (40% des émissions globales des gaz ammoniac).Une vache produit 23 tonnes de déjections par an, 10 porcs 21 tonnes de lisier!.
Gaspillage et pollution de l'eau «l'élevage représente 8% des volumes d'eau utilisés par l'homme (hors production céréalière). Il consommerait 45% de toute l'eau destinée à la production d'aliments. S'il faut 25 litres d'eau pour produire 100 grammes de blé il en faut entre 15000 et 25000 litres pour obtenir 100 grammes de boeuf». L'élevage intensif est la cause principale de pollution des eaux: pesticides, engrais, produits vétérinaires , déjections animales hauts concentrés d'azote et de phosphore. Le cas de la Bretagne qui représente 6% du territoire mais concentre 60% de la production de porcs, 40% de celle de volailles est très révélateur de l'ampleur des nuisances engendrées. Elle a bien rempli le programme que lui fixait en 1960 E. Pisani ministre de l'agriculture «devenir l'usine à viande et à lait de la France mais à quel prix !».
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Destruction de la diversité biologique:
La destruction des régions sauvages avec son corollaire la perte de la biodiversité sont directement liées à la monoculture, à la mécanisation, à l'utilisation pour les cultures intensives destinées aux bétail de produits chimiques (pesticides,herbicides, fongicides). Plus de 200 millions d'hectares des forêts tropicales ont été détruites depuis 1950.La forêt amazonienne est un conservatoire de biodiversité, elle abrite 30% des espèces faune et flore de la planète. Sa destruction (plus de 38% depuis 1960) est une catastrophe écologique mondiale. «Le Schéma de cette destruction est d'un classicisme confondant. Un, on construit une route ou un accès, au nom du développement. Deux, des travailleurs descendent des camions des rancheiros. Trois, ils défrichent un coin de forêt. Quatre, les bovins se répandent dans ces fragiles prairies dont le sol peu épais s'épuise vite. Cinq, la parcelle est abandonnée et de nouveaux territoires sont défrichés».
En région de terre sèche en raison du surpâturage , les espèces végétales natives vivaces (graminées) disparaissent, et les animaux sauvages avec elles. La faune sauvage se trouve en concurrence avec le bétail pour la nourriture et l'eau et en danger du fait de ses pollutions notamment médicamenteuses (troubles du développement, neurologiques, endocriniens...).
Des menaces sur la santé
De nombreuses études scientifiques démontrent le lien entre maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité, certains cancers (colorectal notamment) et la consommation importante de viande rouge et charcuterie. Moins manger de viande est donc bon pour la santé.
Les risques sanitaires liés à cette consommation ne découlent pas uniquement de la quantité ingérée ou des modes de préparation mais de la qualité de la viande elle-même.
A l'heure où l'on sait que la qualité de l'alimentation conditionne notre état de santé il serait temps de prendre conscience de tout ce que nous ingérons en consommant cette viande « industrielle » mais également le lait et les oeufs. Des produits phytosanitaires, pesticides (la viande contient 14 fois plus de résidus de pesticides que les végétaux), engrais chimiques utilisés dans les cultures alimentant le bétail en passant par les OGM, les farines animales les hormones, les vaccins, les tranquillisants, les antiparasitaires et les antibiotiques autant de produits qui contaminent à la fois l'environnement et les consommateurs. Les aliments carnés transportent des bactéries et des substances toxiques. L'utilisation massive d'antibiotiques provoquent l'émergence de souches de bactéries ultra- résistantes. Quatre d'entre elles provoquant des maladies chez l'homme ont été transmises de l'animal à l'homme :Salmonella, Campylobacter, Enterococci et E. Coli.
Les fumiers et purins contiennent des métaux lourds tels que le zinc, cuivre,cadmium issus des compléments alimentaires donnés aux animaux. Ils contaminent les sols sur lesquels ils sont épandus qui contaminent à leur tour les cultures.
Les élevages industriels risquent bien d'être de véritables bombes à retardement pour les épidémies mondiales. 80% des maladies émergentes sont des maladies animales transmissibles à l'homme(zoonose). L'élevage intensif est impliqué dans leur propagation : maladie de la vache folle* qui a pour origine les farines animales données comme nourriture aux bovins, ,SARM (staphylocoque doré) «qui a tué en 2005 19000 personnes aux Etats-Unis», grippe aviaire qui s'est développée dans les élevages de poulets et l'actuelle grippe A (du porc H1N1) apparu dans un élevage au Mexique, qui combinerait 4 virus: deux venant des porcs, un aviaire et un humain.
Les risques de transfert de pathogènes sont maximum en raison du confinement des élevages, du déplacement à l'échelle internationale de millions d'animaux vivants (en 2005, 25 millions de porcs) et des déjections éliminées sans traitement qui présentent un risque pour les mammifères et oiseaux sauvages.
Alors au-delà du constat des problèmes humanitaires, environnementaux, économiques, sociaux , sanitaires et moraux de cette industrie de la viande que faire?. Seul un changement de nos habitudes alimentaires permettrait de réduire les populations de bétail et le gaspillage des ressources nécessaires à leur alimentation et à leur entretien. Dans l'absolu
le végétarisme apparaît comme la seule solution qui permettrait d'y parvenir radicalement mais «on ne saurait passer massivement, d'un régime basé sur la viande à un autre qui reposerait sur les végétaux». Il ne sera pas facile d'inciter les gens à modifier des habitudes alimentaires carnées bien enracinées pour des raisons d'ordre psychologique et social dues aux effets de la publicité (du genre la viande donne des forces ...). C'est la prise de conscience de ce que ce type d'aliment a comme conséquences catastrophiques pour les humains, notre terre et les animaux qui conduira à favoriser les régimes alimentaires à bases de végétaux. Mais vraisemblablement à un rythme beaucoup trop lent au regard de l'urgence de la situation si on s'en tient aux décisions purement individuelles et même en supposant qu'un effort conséquent soit fait en matière d'éducation pour faire connaître la cuisine végétarienne et ses bienfaits sur la santé.
Des mouvements collectifs des consommateurs pourraient accélérer le mouvement de la diminution de consommation de viande et produits animaux, ils ont existé à une époque contre les veaux aux hormones (1980 boycott lancé par UFC-Que choisir qui a abouti à diviser par 6 la consommation).
Mais il est évident aussi que la diminution de cette consommation carnée ne se fera pas comme l'énonce Gilles-Eric Séralini sans une remise en question de notre système économique, de notre manière de distribuer la richesse et de nos modes de production ».
Car si cette industrie mondiale hautement destructrice en totale contradiction avec le développe durable et l'équilibre de la planète, peut se maintenir c'est grâce aux gigantesques subventions dont elle bénéficie sur le dos des contribuables. Si les coûts agricoles (énergie fossile, gaspillage de l'eau, pollutions, émissions de gaz ) étaient pris en compte, le prix de la viande devrait doubler ou tripler ce qui serait un moyen efficace pour réduire sa consommation.
Le changement climatique est entrain de devenir la menace la plus importante à la survie de notre monde et des pays les plus pauvres. Il y a une prise de conscience concernant l'industrie et le secteur des transports mais l'industrie alimentaire, l'un des plus dommageables contributeurs au changement climatique, est totalement absente du débat.
Ce problème majeur sera t-il enfin inscrit au programme du sommet sur le climat qui doit se tenir dans quelques semaines à Copenhague? on peut en douter...
*Au lendemain de la disparition de Claude Levi-Strauss j'invite à la lecture ou relecture de son analyse de la crise de la vache folle d'Europe dans « la leçon de sagesse des vaches folles »disponible en ligne sur le site www.cairn.inf. Il y prédit un changement complet de nos habitudes alimentaires. L'humanité, se sentant coupable d'avoir nié l'harmonie primitive entre hommes et animaux, établie par le Créateur (quel qu'il soit) nous mangerons des céréales et les vaches vagabonderont dans les forêts . Peut-être de temps à autre obtiendrons-nous la permission d'aller à la chasse pour en tuer loyalement une ou deux. La seule viande servie sera dangereuse et chassée.Il nous reste un immense chemin à parcourir avant de parvenir à cette sagesse....
J. Thévenot
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