Nature et Environnement en Nièvre

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LA FIN D'HARSCO - LE DÉBUT D'UNE AUTRE HISTOIRE ?

LA FIN D’HARSCO MINERALS

LE DÉBUT D’UNE AUTRE HISTOIRE ?

 

Depuis 2009, DECAVIPEC et LOIRE VIVANTE ont toujours suivi l’activité d’EXCELL MINERALS puis de HARSCO MINERALS de près. Comme nous l’avons déjà dit et écrit, nous sommes intervenus à plusieurs reprises entre 2010 et 2015 pour tenter de rendre cette activité de traitement de laitiers métallurgiques (dé-métallisation des laitiers d’APERAM puis de ceux d’autres sites après 2012/2013) compatible avec le milieu résidentiel alentours. Cette « pérennisation » de l’activité avait été évoquée en 2009 mais ne constituait pas le but premier de cette usine « démontable ».

En passant d’EXCELL à HARSCO, la mentalité de l’exploitant a changé. Moins de précautions, plus de poussières, plus de bruit, de nuisances et de pollutions. Le manque de professionnalisme et le mépris des dirigeants d’HARSCO étaient devenus de plus en plus évidents et totalement insupportables.

En 2015, avec les riverains, DECAVIPEC dénonçait le fait que l’entreprise ne remplissait pas les obligations prévues dans l’autorisation préfectorale de départ. Pour se dédouaner de son immobilisme qui durait depuis des années, la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement et de l’Aménagement et du Logement) déposait plainte contre HARSCO pour ses manquements répétés. Cette plainte jugée au Tribunal Correctionnel de Nevers en octobre 2016 a abouti à une amende de 5ème catégorie à l’encontre du directeur du site. DECAVIPEC, partie civile reconnue par le Tribunal, obtenait un dédommagement. Les membres du Collectif Stop Pollutions, avec leur avocat, François Lafforgue qui, comme nous l’avions annoncé, se trompaient de procédure, étaient déboutés de leurs demandes. 

Du côté de la Préfecture, fin 2015 et tout 2016, nous avons vu les positions évoluer au fil des différentes réunions de travail où nous étions les seuls (DECAVIPEC et ses adhérents riverains) à défendre les habitants et demander des analyses de terrain. Les soient-disant «lanceurs d’alerte» en peau de lapin et leur avocat refusant avec hauteur de participer à toute discussion, assimilée à de la compromission. Ce qui ne les empêche pas, aujourd’hui, de s’appuyer sur les résultats de ces analyses pour réclamer des indemnisations …

Cette campagne d’analyses (poussières, sols, bruit) s’est déroulée début juillet 2016 y compris chez des habitants ayant accepté des prélèvements chez eux.

Comme par hasard (!), HARSCO s’est mis à «bien» travailler cette semaine là : arrosage systématique des matrices minérales, bâchage des camions, vitesse des camions respectée, etc … Preuve, s’il en était besoin, que l’on pouvait travailler sérieusement sur ce site.

Malgré toutes les précautions prises par HARSCO, le bilan de ces analyses était «préoccupant» aux yeux de la Préfecture, selon les paroles du Secrétaire Général de la Préfecture de l’époque. Nous en avons fait une synthèse complète qui, au-delà des termes prudents et lénifiants, montrait l’inconséquence des méthodes d’HARSCO et une pollution profonde.

Au printemps 2017, la Préfecture présentait un projet d’arrêté préfectoral d’autorisation modificatif beaucoup plus rigoureux que celui de 2009. Seuls les laitiers d’APERAM était admissibles sur le site, le volume de traitement était limité à 25.000 tonnes / an, les contrôles étaient renforcés, etc … Dès sa lecture, nous avions compris que cette initiative sonnait le glas d’HARSCO à Sauvigny-les-Bois.

Au mois d’octobre 2017, HARSCO commençait le démantèlement de ses installations. 8 à 10 ouvriers était repris par un sous-traitant effectuant des travaux de manutention. 4 ou 5 personnes étaient licenciées à fin janvier 2018. Dont le directeur du site.

En attendant la fin du mois de janvier, HARSCO manifeste encore son mépris pour les riverains en déplaçant des tonnes de matrice minérale sans arrosage provoquant de fortes envolées de poussières. Jusqu’au bout, cette société aura eu un comportement de voyous.

 

Maintenant deux questions se posent :

 

1 – Depuis bientôt un an, la société APERAM a installé, sous les fenêtres du lotissement du Val de Loire, une forte activité de manutention (dépôt et enlèvement) de ferrailles et riblons qui, auparavant s’effectuait dans l’enceinte de l’usine de Loire. Nous avons mesuré du bruit d’une grande intensité atteignant plusieurs fois par jour (dès potron-minet) de 75 à 80 décibels. Dénonciation en réunion à la Préfecture (par écrit), courriers et … pas de réaction à ce jour. APERAM ne nous avait pas habitués à rester sans réponse pour des problèmes de ce genre …

 

2 – Que va faire APERAM des laitiers qu’elle ne peut plus stocker sur place au-delà de quelques milliers de tonnes ? Selon nos informations, ils sont actuellement traités dans l’Est de la France. Envisage-t-on d’ouvrir une nouvelle activité de dé-métallisation sur place ? Cela se fera-t-il en catimini ou de façon plus officielle ? Si nous restons ouverts à toute discussion, il n’est évidemment pas question de laisser un nouvel HARSCO s’installer au bord de la Loire …

 

 

 

François LABALLERY et Danièle AUCLIN

DECAVIPEC et LVNAC

Janvier 2018



15/01/2018
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