Nature et Environnement en Nièvre

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ERSCIA A SARDY : ON L'A ÉCHAPPÉ BELLE !

ERSCIA A SARDY : ON L’A ÉCHAPPÉ BELLE !

 

Roland JOST est le grand «financier» de l’affaire ERSCIA.  ERSCIA … ? Vous vous souvenez tout de même ! Ce n’est pas si loin, bon sang ! Entre 2012 et 2015. Dans la Nièvre. Du côté de Corbigny, à Sardy-lès-Èpiry … La «wood valley» …

 

Ce «grand projet» qui allait sauver la filière bois dans la Nièvre, en Bourgogne, en France même ! Ce projet de production d’énergie qui allait supplanter le nucléaire, dixit son promoteur nivernais, Pascal JACOB, on devrait dire son zélateur. 120 emplois + 300 + 600 + …. Tout cela pour un investissement minime de 150 millions d’euros. Une paille, une affaire, c’était donné.

 

Les élus locaux de Corbigny, leur ancien maire et ancien conseiller général, Jean-Paul Magnon en tête, marchaient sur l’eau. Suivi de Christian PAUL, l’ineffable député socialiste depuis 20 ans qui brigue un cinquième titre de député, soutien farouche du tandem MEDEF – finance luxembourgeoise. Sans oublier les inévitables chambres consulaires, CCI (Commerce et Industrie), CA (Agriculture), Métiers et les élus de tous bords, droite comme gauche, (presque) tous réunis dans la glorification du développement à tous prix et surtout au prix de subventions publiques inépuisables.

 

Chacun se souvient (peut-être ?!) de l’action des associations LOIRE VIVANTE et DECAVIPEC avec la quarantaine de riverains du hameau de Marcilly, commune de Cervon, regroupés dans le Collectif de Marcilly. Sur les six arrêtés préfectoraux de base, quatre (les principaux) ont été annulés par le Tribunal Administratif de Dijon, décisions confirmées en appel. Personne n’a oublié l’épisode du Conseil d’Etat en octobre 2013 confirmant la suspension de l’arrêté préfectoral autorisant (pour la troisième fois) la destruction d’espèces protégées et de leurs habitats. Pour vous rafraichir la mémoire il suffit de lire tout cela sur notre blog, nature-environnement 58.

 

Revenons à Roland JOST, entre autre patron d’une importante entreprise de transport (1400 chauffeurs), d’IBV (société cousine d’ERSCIA) et WTT, la maison mère d’ERSCIA.

 

Il vient de faire faire un petit séjour en prison entre le 9 et le 17 mai 2017. Il en est sorti sous contrôle judiciaire avec un bracelet électronique. De quoi est-il inculpé avec trois autres collaborateurs ?

 

«Participation, comme dirigeant, d’une organisation criminelle, de traite d’êtres humains, de blanchiment, de faux et usage de faux social, d’escroquerie en droit pénal social, d’absence de déclaration immédiate à l’emploi, de déclarations inexactes ou incomplètes concernant les cotisations sociales, de non-paiement de cotisations à l’ONSS (URSSAF belge) et de défaut de paiement de la rémunération en tant qu’employeur.» On appelle aussi cela du dumping social.

 

Etre soupçonné ne veut pas dire être coupable, bien entendu. Ce que l’on sait, c’est que le groupe JOST a une large tendance à utiliser la directive européenne sur les travailleurs détachés permettant d’employer des chauffeurs venus de Roumanie (en ce qui concerne JOST) en les payant au tarif … roumain sur les routes d’Europe et surtout, en Belgique. Le manque à gagner pour la sécurité sociale belge est évalué à 55 millions d’euros entre 2014 et 2016. Ce système, très organisé, aurait des ramifications en Slovaquie et au Portugal.

 

Ce n’est pas la première fois que Roland JOST a affaire à la justice. Dans une affaire concernant IBV (dont l’activité est la même qu’envisagé à Sardy …), il a été inculpé, entre autres, de faux et usage de faux dans un litige qui a commencé en 2002 avec l’un de ses fournisseurs à qui IBV devrait 3,2 millions €. Roland JOST est accusé d’avoir organisé l’insolvabilité d’IBV pour aboutir à une inculpation en 2016.

 

Vous trouverez toutes ces explications dans la presse belge.

 

Enfin, toujours en ce qui concerne IBV, cette société avait attaqué la Région de Walonie qui, il y a quelques années subventionnait (en plus des «facilités» européennes) les certificats verts créés par des entreprises comme IBV. Devant les abus manifestes, les élus avaient donc décidé de mettre fin à cette seconde couche de subventions. Evidemment, IBV a perdu son procès.

 

Bref, on se rend compte que le projet ERSCIA de Sardy était initié par de drôles de «loulous». Ce que, nous, nous avions compris en approfondissant les dossiers présentés.

 

LOIRE VIVANTE, DECAVIPEC, le Collectif de Marcilly et ceux qui les ont soutenus ont très certainement évité à la collectivité de grandes désillusions et permis aux finances publiques plusieurs dizaines de millions d’euros d’économie. On attend toujours un mea culpa des soutiens inconditionnels de ces «hommes d’affaires» …

 

François LABALLERY – LOIRE VIVANTE / DECAVIPEC



11/06/2017
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