DECAVIPEC - Nanotechnologies : donnez votre avis
Nanotechnologies : donnez votre avis*
Les français sont appelés à donner leur avis sur les nanotechnologies.
Un débat public national se déroulera du 15 octobre 2009 au 23 février 2010 dans 17 villes françaises et sur un site internet dédié*. Son organisation a été confiée à la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), présidée par Philippe Deslandes.
Le débat a pour objectif « d'informer les citoyens sur les nanotechnologies mais également de leur permettre d'exprimer leurs attentes et leurs préoccupations, notamment sur les risques sanitaires et environnementaux ».
La « Convention d'Aarhus » prescrit dans son objet : « Afin de contribuer et protéger le droit de chacun, dans les générations présentes et futures, de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être, chaque Partie garantit les droits d'accès à l'information sur l'environnement, de participation du public au processus décisionnel et d'accès à la justice en matière d'environnement… »
Ce droit a été gagné, les réunions organisées permettront à 15 000 personnes de participer, mais surtout sont attendus plusieurs centaines de milliers d'internautes sur le site dédié*.Cette occasion de s'exprimer est un énorme progrès, nous devons participer en grand nombre à cet important débat public, nos interventions, interrogations et argumentations seront la démonstration de l'obligation du respect de cette convention.
Les nanotechnologies : quelques explications sur cette révolution scientifique, promesses et risques.
Nano est le préfixe désignant la milliardième partie d'une unité. Les nanoparticules mesurent de 1 à 100 nanomètres (nm). Leur utilisation inconnue du grand public, révolutionne déjà de nombreux secteurs économiques : médecine, électronique, chimie, métallurgie, agroalimentaire etc. Les industries investissent massivement dans ce type de recherche, celles-ci étant pressenties pour ouvrir des horizons nouveaux aux biens manufacturés dans l'avenir.
Ainsi sans transparence, la nanotechnologie est déjà à l'œuvre dans les secteurs des cosmétiques, des composants informatiques, des crèmes solaires, des fenêtres autonettoyantes, des habits résistants aux taches, des peintures et vernis, panneaux solaires, mais aussi des pesticides, des supports alimentaires. Plus de 800 produits contiennent des nanoparticules actuellement.
Si le règlement européen impose l'étiquetage des produits cosmétiques, il n'en est absolument pas de même dans d'autres secteurs. Le Parlement voudrait notamment l'intégration des nanotechnologies au règlement REACH, la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), elle, y serait opposée. Et dans l'Union européenne, comme ailleurs, les règlements et les lois sont totalement inadaptés aux propriétés particulières des nanomatériaux.
D'où vient le danger ?
Les risques sanitaires de ces microparticules ne sont pas connus, leur capacité de pénétration dans l'organisme, principalement par l'appareil respiratoire et le placenta, est telle qu'elles sont capables de franchir les barrières biologiques et de migrer vers nos différents organes. Elles passent à travers tous les supports des contenants, et diffusent dans l'air, les aérosols, les liquides, les poussières etc.
Un exemple : les nanoparticules d'argent, de dioxyde de titane, de zinc, sont actuellement utilisées dans les compléments alimentaires, les emballages alimentaires et des matériaux en contact avec les aliments. Il est prouvé qu'elles sont hautement toxiques pour les cellules dans des tests in vitro, ainsi que pour des espèces écologiquement importantes, insectes et autres.
Nous pensons qu'il est urgent de mettre en place une législation complète et réellement basée sur le principe de précaution. Ne recommençons pas les erreurs des OGM, on commercialise d'abord et on fait des études après.
Les associations nivernaises participeront à ce débat et leurs demandes seront précises :
- Accentuer les études de risques de toxicité pour l'environnement, les salariés manipulateurs et les consommateurs de ces molécules et les rendre publiques
- Réglementer les nanomatériaux en tant que nouvelles substances
- Revoir à la hausse la définition basée sur la taille (300nm)
- Obliger les fabricants à l'étiquetage des produits
L'utilisation des nanostructures se développe très vite, dans la recherche comme dans l'industrie. Cette révolution scientifique, économique et industrielle est riche de promesses en termes d'emploi et de profit, mais elle n'est régie par aucun règlement spécifique. La surveillance de la santé des salariés et des consommateurs est inadaptée et l'évaluation des risques très insuffisante.
En vertu du principe de précaution, toutes les applications des nanotechnologies ne doivent, en aucun cas, faire l'impasse d'études approfondies démontrant leur innocuité. Alors participons….
Danièle Auclin
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