Nature et Environnement en Nièvre

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DECAVIPEC-Les algues, nouvelle biomasse des carburants

Les algues : nouvelle biomasse des carburants ?

 

L’envolée du baril de pétrole, sans espoir véritable de baisse significative dans l’avenir, a relancé les promesses de projets médiatisés.

Une des pistes les plus étudiées pour remplacer les produits fossiles est celle des biocarburants ou agro carburants, carburants synthétisés à partir de biomasse ; mais cette matière première venant de l’agriculture, demande une grande consommation d’énergie fournie par les carburants fossiles ainsi que de l’eau et des engrais. Pour que le carburant vert soit utilisable de façon réaliste à grande échelle, il faut non seulement que sa production soit rentable (ce qui n’est pas le cas) mais il faut également en produire en très grandes quantités. Ces surfaces cultivables énormes remplaceraient alors les surfaces agricoles dévolues à l’alimentation humaine et des animaux, impossible et inconcevable.

Il faut donc imaginer un moyen d’augmenter le rendement ou le volume de la biomasse utilisée pour l’agro- carburant.

 

Cette promesse reposerait sur les algues.

Plus que les algues traditionnelles, qui encombrent et empestent certaines plages de l’ouest (mais avec lesquelles on peut toutefois produire de l’éthanol), les algocarburants sont fabriqués à partir de micro-organismes marins. Ils exigent une technologie très pointue et appartiennent aux carburants dits de « troisième génération »*.

Outre la production de carburant, les micro-algues ne présenteraient que des avantages. Elles peuvent croître dans les eaux chargées de polluants organiques et riches en nitrates, phosphates et potassium et les nettoient. Leur biomasse double de poids tous les jours et elles produisent des substances comme l’oméga 3 et 6. Les protéines générées pourraient nourrir le bétail, les cultures d’algues purifient les eaux saumâtres et produisent de l’hydrogène. Enfin et  surtout elles valorisent les rejets de CO2 des industries émettrices de ce gaz. Une tonne de CO2 produit 2 tonnes de biomasse. Peut-on faire mieux ?

 

Difficile lorsqu’on calcule qu’une surface de 4 millions d’ha suffirait pour couvrir la consommation de pétrole des USA ! Ces cultures n’empiètent pas sur la production de nourriture, les algues pourraient très bien se nourrir de déchets organiques et limiter la pollution actuelle ; les algues sont faciles à cultiver et se prêtent à la culture automatisée, d’où un meilleur rendement énergétique.

 

Alors vrai espoir ?

L’intérêt pour les micro-algues est  loin d’être anecdotique, CNRS, Ifremer, CEA, IFP Energies nouvelles, tous les acteurs majeurs de l’énergie du monde entier, planchent sur le sujet. Les pétroliers ne sont pas absents.

Certes le bilan énergétique du procédé de transformation n’est pas neutre : quel sera le degré de propreté de l’électricité nécessaire ? Surtout pas le charbon bien sûr.

 

Faire pousser du pétrole en détruisant des déchets, en purifiant de l’eau, en utilisant le CO2 constituera un changement radical d’un siècle de dépendance aux énergies fossiles et polluantes.

Pour moi il ne fait aucun doute que cette culture est la plus prometteuse, elle permettrait de sortir aussi de l’impasse des agro carburants, entrant en concurrence avec l’alimentation, surnommés les « carburants de la faim »

 

 

 

 

                                                                                  Danièle Auclin

 

* La première génération provient des cultures vivrières, la deuxième des déchets verts.



15/05/2011
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