Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

DECAVIPEC-Avancement des interventions sur le site Lambiotte

Avancement des interventions sur le site Lambiotte

 

 

Une réunion des membres de la Commission Locale d’Information a eu lieu  le mardi 8 février dernier à Prémery. Cette Commission a été créée en mai 2010, Madame le Sous-préfet de Cosne, Marina Muraro, a pris la succession de Monsieur le Préfet et en assure la présidence.

 

Les usines Lambiotte exploitaient à Prémery un établissement industriel depuis 1886 ; à l’origine les activités principales étaient la fabrication de charbon de bois et l’extraction par distillation de composés chimiques à partir de jus pyroligneux issus des fours de carbonisation du bois, puis une activité de distillation à façon pour certains solvants a été créée. Cette société a été mise en liquidation judiciaire en octobre 2002. La société ECOPREM a repris une partie des activités et installations en octobre 2003, puis après liquidation en septembre 2006, la société Collectoil a repris la production de diester à partir d’huiles végétales et graisses animales.

 

La société Collectoil est en arrêt d’activité depuis janvier 2010, elle a obtenu une autorisation d’exercer en juin 2010. Après cette année d’arrêt total, une reprise le 1er mars prochain serait envisagée.

 

L’ADEME intervient sur la partie non reprise par ECOPREM puis COLLECTOIL du site Lambiotte depuis 2003 ; plusieurs arrêtés préfectoraux ont confié à cet organisme les opérations de mise en sécurité, le montant  global des opérations s’élève à 9 millions d’euros (Prémery est le deuxième site national dans le classement des coûts de dépollution).

 

Les opérations de suivi et dépollution sont les suivantes :

  • Suivi de la nappe alluviale
  • Traitement des eaux de ruissellement
  • Evacuations des déchets
  • Démolition du site
  • Diagnostic approfondi et plan de gestion du site.

 

De décembre 2003 à septembre 2009, l’ADEME a assuré l’évacuation des déchets les plus dangereux, inflammables, toxiques et dangereux ; le site a été clôturé et un inventaire et caractérisation des déchets encore présents ont été effectués.

 

Suivi des eaux souterraines, de surface et de ruissellement

 

Le suivi  de la nappe alluviale de la Nièvre a été confié au bureau d’Etude BIOBASIC ENVIRONNEMENT. Le réseau compte désormais 11 piézomètres. Si la qualité des eaux souterraines en amont du site sont jugées correctes, en revanche les eaux en aval immédiat des anciennes usines sont impactées par du benzène, des métaux et des hydrocarbures induisant   un classement  en rouge par le référenciel SEQ-Eau*. Les eaux de la rivière Nièvre en aval du site sont de qualité médiocre, en cause une diminution de l’oxygène dissous.

La station d’épuration de la zone industrielle a été rachetée par ECOPREM puis par la société Collectoil, cette dernière a en charge le recueil et le traitement des eaux de ruissellement du site Lambiotte. En 2010 un traitement a été nécessaire pour 60% des eaux en raison de la concentration en phénol, moyenne 0,78 mg/l avec un maximum de 10 mg, (le seuil de rejet dans le milieu naturel est fixé à 0,3mg/l), des dépassements ponctuels de matières en suspension sont aussi observés en cas de grosses précipitations.

 

Alerté par l’association DECAVIPEC de l’arrêt des activités de Collectoil puis de sa mise en redressement judiciaire depuis octobre 2010, le responsable de l’ADEME a étudié une solution de secours de cette surveillance en cas de désistement de Collectoil.

 

Actions programmées

 

Les 3 années à venir verront les changements les plus notables avec la dernière phase d’évacuation des déchets, dont le volume avoisine les 2000 m3, et la déconstruction des anciens bâtiments de l’usine.

Afin de réduire les nuisances et améliorer le bilan environnemental des opérations, une évacuation par fret est envisagée pour une partie des déchets : ce mode d’évacuation nécessiterait la réalisation d’un embranchement allant sur le site Lambiotte et venant remplacer l’ancien.

 

La déconstruction d’une partie des bâtiments est rendue nécessaire par :

  • Le besoin d’évacuer la totalité des derniers déchets et de réaliser des investigations (sondages de sol, mise en place de nouveaux piézomètres…) sous les bâtiments dont l’état de dégradation présente de grands risque pour les intervenants.
  • La complexité des réseaux qui contiennent toujours des produits dangereux et qui sont enchevêtrés à des bâtiments instables.
  • La proximité immédiate de Collectoil installation classée pour la protection de l’environnement et d’une voie publique, les bâtiments Lambiotte sont dans un état de délabrement tel, qu’ils font courir un risque inacceptable aux employés (envol de matériaux et effondrement de murs…)

 

Une sélection d’un maître d’œuvre est en cours afin d’assister l’ADEME, les travaux de démolition débuteraient le 1er semestre 2012.

 

Compte-tenu des résultats obtenus lors des campagnes de suivi des eaux souterraines, révélant une pollution certaine, l’ADEME réalisera :

  • Une étude hydrogéologique du secteur afin de déterminer une éventuelle connexion entre la nappe d’accompagnement de la Nièvre et la nappe karstique dans laquelle un captage d’eau potable est réalisé.
  • Un diagnostic approfondi permettant de définir les sources de pollution (volume, composition, concentration et localisation), de connaître l’impact du site sur son environnement.
  • La définition d’un plan de gestion qui aura pour but de déterminer et étudier les différentes solutions techniques qui pourraient être mises en place pour « réhabiliter » le site, réduire voire supprimer son impact, faire une       comparaison technico-économique de ces solutions et déterminer les mesures de suivi à établir.

Ce diagnostic succèdera aux premières actions en 2013/2014.

 

A la question posée concernant la destruction des crassiers, en particulier celui placé le long de la voie publique, d’un volume au moins égal à 150 000 m3, dont les rejets s’écoulent vers le milieu naturel, Madame le Sous préfet nous a assuré que l’Etat débloquerait une nouvelle enveloppe vers la fin des actions programmées décrites dans cet article.

 

Nous assistons à la concrétisation des opérations de mise en sécurité, de dépollution supervisées par Madame le Sous préfet de Cosne. Depuis 2005 DECAVIPEC et Loire Vivante ont travaillé avec les services de l’Etat sur ce site industriel de Prémery, tirant la sonnette d’alarme de nombreuses fois : les associations seront vigilantes et accompagneront les opérations de dépollution, de remise en état et nous l’espérons de réhabilitation de ce site témoin de l’activité industrielle du XXème siècle.

 

 

                                                                                           Danièle Auclin

 

 

 

 SEQ-eau : Système d’évaluation de la qualité physico-chimique de l’eau.

 



26/02/2011
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