Communiqué
Collectif STOP-LGV-POCL
(LGV Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon)
Nos motifs d'opposition :
Des objectifs irrationnels et peu fondés :
Pourquoi doubler la LGV actuelle entre Paris et Lyon, alors que la saturation de celle-ci apparait hypothétique même à des horizons lointains.
Comment une ligne en rase campagne, entre Paris et Lyon, en ligne droite qui évite la plupart des villes, destinée à faire du 320 km/h pourrait améliorer la desserte des villes du grand Centre-Auvergne et participer à l'équilibre du territoire ?
Mettre Clermont Ferrand à deux heures de Paris reste un objectif inatteignable avec la LGV. RFF parle de temps de référence et non plus de temps réel de parcours. D'ailleurs des trains directs Paris Clermont Ferrand ne seraient pas rentables.
-. POCL n'est pas fait pour les régions du grand Centre–Auvergne, mais pour accentuer le trafic sur Paris-Lyon-Marseille et concurrencer l'avion sur ce parcours.
-. La grande vitesse crée un clivage entre "l'élite circulatoire" privilégiée qui ne paie pas le billet ou qui a les moyens de s'offrir un billet plus cher et le reste de la population à qui il ne restera que des trains déclassés. C'est ce qui se passe sur le réseau Est depuis la création de la LGV Est, avec la dégradation de la desserte des petites villes par les trains du quotidien.
Le coût de la grande vitesse ferroviaire est de dix fois plus élevé que celui du réseau classique. Il faudra choisir entre la création d'un réseau de LGV et l'amélioration du réseau existant tant attendu par la population.
-. La rentabilité socio-économique du projet POCL repose sur un report maximum des trains Paris Lyon (et non pas sur la desserte du grand Centre) depuis la LGV actuelle. C'est par des minutes gagnées pondérées d'un coefficient de 2,69, que RFF aboutit à une valorisation de 4,3 milliards d'euros. Par contre la rentabilité financière est loin d'être assurée. A 15 milliards d'euros, il s'agit ici encore d'un projet qui fabrique de la dette puisqu'il sera impossible d'équilibrer le coût de la construction et du fonctionnement par le prix du billet. Aux contribuables de payer pour une ligne que la majorité d'entre eux n'empruntera pas.
-. Les infrastructures ne créent pas d'activité, elles les déplacent. Les lignes LGV participent au déménagement du territoire, par la mise en compétition de ses différentes strates. Toutes les études montrent qu'elles poussent à la polarisation, à la métropolisation, donc concourent au désert français, au vidage des services des villes moyennes et des territoires ruraux. Contrairement à ce que veut faire croire, sans aucune démonstration, le discours ambiant : en réalité il n’y a pas de lien automatique entre création d'une LGV et développement économique.
Le développement, l'attractivité des villes ne dépend pas d'une infrastructure, mais du propre potentiel qu'elles sauront se créer (ex : Toulouse, Bordeaux, Rennes, …). Il ne faut pas inverser le raisonnement.
-. Les gares ex-urbanisées n'ont jamais entraîné de développement économique. Les zones d'activités créées autour de ces gares TGV restent vides (ex Vendôme, Macon, Le Creusot/ Montchanin, …)
-. La course à la vitesse constitue t-elle un progrès partagé par tous ? Sur la route et dans les airs la vitesse est maintenant limitée. Dans beaucoup de pays, entre 200 et 250 km/h on est déjà dans la grande vitesse ferroviaire. Une réflexion sur les interconnexions, sur les correspondances permettrait de gagner plus de temps sur les trajets qu'un passage à la grande vitesse ferroviaire à plus de 300 km/h.
-. Avec un tracé de plus de 500 km clôturé de part et d'autre, la LGV POCL entraînera une fragmentation irrémédiable du territoire, réduisant à néant les efforts en faveur des trames vertes et bleues. Doit-on accepter de voir le territoire réduit à des confettis cloisonnés par des infrastructures, alors que la biodiversité s'écroule ?
Il faut s'interroger sur ce modèle de développement qui consiste à toujours plus artificialiser les terres agricoles et la nature. Un kilomètre de LGV, avec les raccordements consomme 20 hectares de terre.
-. L'argument de réduction de l'émission des gaz à effet de serre ne tient pas, puisqu'il faudra entre 15 et 20 ans pour compenser ceux émis par la construction et l'exploitation de la ligne. En 2040, il sera trop tard, pour compenser le changement climatique ! Face à ce problème il faudrait de suite s'attaquer à réduire les transports routiers de marchandises, par le fret ferroviaire ce qui ne semble pas la préoccupation actuelle.
-. Le Projet POCL est une mauvaise réponse à de vraies questions. Les élus échauffés par le débat public doivent maintenant revenir aux réalités. Il faut dégonfler la bulle dans laquelle ils se sont enfermés. Vont-ils toujours plus ponctionner leurs électeurs, pour construire une ligne de 15 milliards d'euros, financée à près de 90% par de l'argent public
Le 30 octobre 2012, le ministre des transports a présenté les axes de la réforme du système ferroviaire français qui repose sur l'amélioration de l'existant et une mobilité durable. Nous n'y trouvons pas la place pour le projet POCL.
-. Des alternatives existent. La mise en balance du projet de LGV POCL avec une modernisation des lignes classiques, qui apportent un vrai maillage du territoire notamment pour les villes moyennes jusqu'aux bourgs de campagne, a été trop vite éliminée. Une étude socio-économique complète de cette alternative aurait du être réalisée.
En effet, maintenant que l'on connait mieux les temps de parcours et les fréquences de trains dans la desserte des villes du grand Centre-Auvergne par le projet POCL, on s'aperçoit qu'un réseau classique rénové permettrait de meilleures performances globales, pour dix fois moins cher. Cela passe notamment par l'utilisation de rames TGV, de première génération, recyclées.
Par un vrai maillage performant entre les villes moyennes du grand Centre-Auvergne, cette alternative ouvre la voie à une coopération beaucoup plus féconde entre les villes moyennes du grand Centre-Auvergne et les régions limitrophes que leur mise en compétition par une LGV.
-. Nous demandons une cohérence dans les politiques publiques, pour rendre le chemin de fer accessible à tous, dans le cadre d'une mobilité durable. Actuellement, l'Etat et les collectivités subventionnent de façon anarchique les aéroports, les compagnies low-cost, les infrastructures routières, les trains d'équilibre du territoire, les TER dans une joyeuse cacophonie de mise en compétition, au détriment de la qualité de service des usagers, de l'environnement et avec beaucoup de gaspillage d'argent public.
COLLECTIF STOP LGV POCL
www.nature-environnement58.info
Pierre Kaluzny 02 48 80 40 07
Philippe Charlot 06 31 66 75 37
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