Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

Biodiversité: Consultation publique sur la liste des ESOD

BIODIVERSITE : consultation publique sur la liste des ESOD

 

Ils ne sont plus dénommé « nuisibles » depuis la loi  biodiversité de 2016 mais « Espèces Susceptibles d'occasionner des Dégâts » ESOD. »  Cela ne change rien au sort qui est ainsi réservé à un certain nombre d'espèces indigènes qui peuplent nos campagnes, la destruction (dénommée « régulation » en langage administratif), chaque année par centaines de milliers.  On leur reproche de perturber les activités agricoles et forestières,  de nuire à la flore et à la faune  sauvage ou de transporter des maladies (la  liste des motifs de leur classement en ESOD figure à l'article R.427.6 du code de l'environnement).

La liste des ESOD est actualisée tous les  3 ans.  Ce projet d’arrêté  couvre la période 2023-2026 et l’ensemble du territoire. Il fixe la liste des espèces qui peuvent être « régulées »,  avec quels moyens (tir, piégeage, déterrage…) , à quelle période et la liste des espèces classées ESOD par département.

 

Il est mis en consultation jusqu’au 6 juillet

 

 Notre participation massive   est importante : pour influer sur la décision finale et constituer des arguments utiles dans la perspective de recours juridiques  éventuels engagés  par les ONG. C’est sur leur action devant le Conseil d’Etat (2021  décision n° 393045) que le putois  a été sorti de cette liste, il était  classé parmi les espèces menacées depuis 2017 !

 

Pour donner son avis :

https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-pris-pour-l-application-de-l-a2864.html

 

Les espèces condamnées   parce  qu'elles provoqueraient des nuisances, économiques, sanitaires... :le Renard, la Martre, la Belette, la Fouine, la Pie bavarde, le Geai des chênes, la Corneille noire, le Corbeau freux et l’Etourneau sansonnet.

 

Pour le département de la Nièvre, si  la belette et le geai des chênes échappent à la liste l’arrêté pointe toutes les autres espèces sur l’ensemble du territoire à l’exception de l’étourneau localisé dans une liste de communes.

Cette liste  doit être discutée département par département, il faut présenter les dégâts constatés et chiffrés pour pouvoir réguler ces espèces.  On ne peut qu'avoir un sérieux doute sur le respect de cette règle quand on voit que la belette (qui avait été sortie de la liste comme la martre en 2008) ne serait « nuisible » que dans le Pas de Calais  où comme par hasard  le Pd des chasseurs est aussi  président de la fédération nationale....

 

Le Renard attaquerait les poulaillers et les « gibiers d’élevage »  ces animaux  ( faisans perdrix, lapereaux…) élevés pour servir aux chasseurs de cibles vivantes, la chasse ayant entraîné la raréfaction de ces petits animaux ! Il  doit y avoir des moyens efficaces protéger ces installations! c'est anecdotique par rapport à son régime alimentaire  fruits et campagnols, ravageurs des cultures, un aspect qui n'est jamais pris en compte. 

En outre de nombreuses études scientifiques  montrent  que si on tue des renards quelques mois après il y en a autant, ceux qui restent se reproduisent,  les jeunes cherchant un territoire  trouvent des places libres.

Enfin quand l'homme modifie l'écosystème (arrachage des haies, retournement des prairies...) où  nichent les proies du renard il se reporte sur d'autres espèces, ça ne peut être que temporaire, un prédateur ne peut pas vivre sans proie.

On reproche au renard de transmettre à l'homme l'échinococcose, alvéolaire une maladie due à un vers parasite qui peut se développer  chez l'homme dans le foie. Les personnes les plus susceptibles d'être contaminées sont les  chasseurs... qui manipulent les renards, caressent leurs chiens qui rentrent dans les terriers et récupèrent les œufs du parasite dans leurs poils.... Cet acharnement continu contre le renard ( la totale :tir, piégeage, déterrage une  horreur  qui détruit des famille complètes) n’a qu’une seule raison la concurrence  vis-à-vis du petit  gibier d’élevage que les chasseurs lâchent dans la nature et qui est complètement inadapté pour la vie sauvage !

 

Fouine, martre, belette sont aussi classées en tant que prédateurs sur les gibiers d’élevage destinées aux chasseurs !

 

Idem pour les  corvidés freux, pie bavarde, geai des chênes qui sont considérés comme faisant des dégâts dans les semences de cultures, les vergers.  Mais aussi  et  sur la petite faune sauvage (perdrix, lapereaux, œufs et oisillons d’autres espèces…), une aberration on est là dans le fonctionnement d'un écosystème normal- proie et prédateurs- Ce n’est pas cette prédation naturelle qui est à l’origine du déclin des populations d’oiseaux  mais la perte d’habitats et la diminution de nourriture (agriculture intensive, artificialisation…)

 

Les raisons pour dire non à ce projet d’arrêté qui va entraîner la destruction de centaine de milliers d’animaux indigènes sont multiples :

-La procédure de classement est aux mains des chasseurs  ( avis du  Conseil National de la chasse et de la faune sauvage pour l’arrêté ministériel  et avis des conseils départementaux sur les propositions de classement  transmis par les préfets au ministère).

-Aucune donnée fiable, sur l’état de conservation des populations classées, sur  leur présence significative sur les territoire où elles peuvent être détruites (très souvent sur l’ensemble d’un département), sur les dommages réels  et chiffrés  qu’elles occasionnent. Tous ces animaux peuvent être tués en raison d’hypothétiques dégâts  qu’ils pourraient occasionner notamment aux activités des chasseurs, élevage et chasse ;.ils  sont vus  par ces derniers comme des concurrents….,

-Pas d’évaluation scientifique sur la corrélation  destruction d’espèces et diminution des dégâts qui leur sont imputés

Aucune prise en compte du rôle que jouent ces espèces dans le fonctionnement des écosystèmes naturels : leur maintien en bonne santé , par la consommation  d’animaux malades ou morts (renard, corvidés, martre), la régénération de la végétation via   la dispersion des graines par les corvidés, premier planteur d’arbre en France le geai des chênes.. Par la prédation des rongeurs  renards, belettes, fouines, martres diminuent  le risque de  la transmission de la maladie de Lyme et sont des auxiliaires des activités agricoles et forestières.

-Et enfin aucune obligation de mettre en œuvre des méthodes alternatives à la destruction : semis plus profond des semences, effarouchement des oiseaux, protection sérieuse des enclos d’élevages….

 

La LPO estime que doivent être  impérativement sorti  de cette liste scélérate : la belette et la martre  (sorties en 2008 puis réinscrites, la belette dans un seul département pour des raisons évidemment uniquement politiques !) et le geai des chênes  pour son rôle dans l’écosystème forestier.

 

                                                                       J. Thévenot

 

 

 martre.jpg

 martre

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 geai des chênes

 et belette   belette_2_Pixabay_600_400pix.jpg



19/06/2023
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