Agissons pour sauver l'ours des Pyrénées
Agissons pour sauver l’ours des Pyrénées
Le ministère de l’environnement a lancé une consultation publique électronique sur le programme de conservation de l’ours des Pyrénées 2017-2027 inscrit dans la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la biodiversité (SPVB).
Nous avons jusqu’au 8 mars pour y participer.
- Pour consulter le Plan ours :
- http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/spvb_voletours-20170215.pdf
- Pour déposer vos observations :
sbrn.dreal-midi-pyrenees@developpement-durable.gouv.fr
Les Pyrénées sont le dernier territoire français accueillant l’espèce ours brun (Ursus arctos). Sa population n’a cessé de régresser depuis le début du siècle dernier. Pour une information sur l’histoire de l’ours en France
http://www.paysdelours.com/fr/ours/ursus-arctos/histoire.html
En 1995 on ne compte plus que 5 individus dont une femelle entre les vallées d’Aspe et d’Ossau. Il est décidé alors grâce à l’association Artus (devenue Ferus) et à la commune de Melles (Haute Garonne) de renforcer la population avec des ours slovènes génétiquement très proches de l’ours des Pyrénées et vivant dans des milieux semblables. En 1996 trois ours sont relâchés.
En septembre 1997 l’ourse Melba accompagnée de ses trois oursons sera abattue par un chasseur , paraît-il en situation de légitime défense ; cette mort sera classée sans suite. Voir http://www.buvettedesalpages.be/2004/06/mort-de-lourse.html
En novembre 2004 la dernière femelle de souche pyrénéenne, Canelle accompagnée d’un ourson d’une dizaine de mois sera à son tour abattue par un chasseur en vallée d’Aspe http://www.fiep-ours.com .L’ émotion suscitée par cette mort conduira le gouvernement à relâcher en 2006 cinq nouveaux ours slovènes (4 femelles , un mâle). Ce sera la dernière fois. En 2011 Sarkozy mettra un point final à l’engagement pris par l’Etat en 2010 de remplacer les ours tués par la faute de l’homme. La réintroduction d’une femelle en Béarn sera annulée.
Ségolène Royal n’a fait que confirmer l’absence de volonté de l’Etat français de prendre les mesures pour assurer la pérennité de l’espèce
La situation actuelle :
La population de l’ours brun en France est classée depuis 2009 parmi les espèces en danger critique d’extinction. Sa fragilité est due à sa faiblesse numérique d’une part et à sa forte consanguinité d’autre part. La population se répartit en deux noyaux, l’un dans les Pyrénées occidentales l’autre dans les Pyrénées centrales qui en raison de l’éloignement géographique ( une cinquantaine de Km séparés par les massifs du Pic du Idi de Bigorre et du Néouvielle) n’ont pas de contact entre eux.
- En Pyrénées occidentales il ne reste que deux mâles dans l’incapacité de se reproduire depuis la mort de Cannelle en 2004 ! De plus Canelle a bien eu un descendant (canellito) mais il a hérité des gènes de son père, Néré un mâle slovène. Ces deux mâles sont donc père et fils
- En Pyrénées centrales on comptait en 2015 27 individus 13 femelles, 8 mâles, 6 oursons nés en 2015. Le problème de cette population est sa forte consanguinité. Un vieux mâle domine, Pyros qui barre la route à tout nouveau prétendant au rôle de géniteur. Il a conçu sa descendance notamment avec ses propres filles et sa petite fille. Il est le père de presque tous les ours. L’espoir pour apporter un peu de diversité génétique reposait sur Balou réintroduit en 2006, retrouvé mort en 2014.
L’accroissement de la consanguinité à moyen terme (10-15 ans) fait peser un risque de diminution de la fécondité des femelles, de la survie des oursons, des modifications de l’âge de la maturité, voire des malformations physiques.
La seule voie pour sauver l’ours dans les Pyrénées est d’en lâcher enfin quelques nouveaux. L’Espagne a réintroduit un mâle en mai 2016.
La France, elle, dans son plan Ours propose de ne rien faire, on lit :
« Un premier principe dans la gestion de la dynamique de population est que la pérennité visée à long terme doit être assurée prioritairement par le croît interne de la population. Ce choix, plutôt qu’un renforcement conséquent vise à permettre une prise en compte progressive de la présence de l’ours dans l’exercice des activités humaines et notamment du pastoralisme ».
« Des introductions de nouveaux spécimens dans la population ursine pyrénéenne seront conduites dans la mesure où elles seront nécessaires au maintien d’une dynamique favorable de la population d’ours brun ».
Le CNPN (Le Conseil National de la Protection de la Nature)) a donné un avis défavorable sur le plan Ours
- en l’absence « de volets véritablement opérationnels avec budget prévisionnel des opérations retenues pour les 5 prochaines années »
- en l’absence « de tout objectif de renforcer en urgence la population ursine occidentale pour éviter sa disparition et à moyen terme la population centrale selon les recommandations du MNHN (Muséum National d'Histoire Naturelle- rapport 2014- Expertise collective scientifique « L’ours brun dans les Pyrénées ».
Le MNHN juge dans son rapport l’état de conservation de l’espèce défavorable inadéquat au regard des critères de la Directive Habitat. Il recommande le lâcher rapide, simultané et rapproché à minima de 4 femelles en Pyrénées occidentales et de 2 femelles pleines en Pyrénées centrales. Il considère que « la non-intervention maximise les risques encourus pour le maintien de l’espèce dans les Pyrénées puisqu’elle cumule à la fois les risques démographique et génétique pour les deux noyaux de la population ».
Selon les experts il faut atteindre le seuil de 50 individus pour que la population pyrénéenne soit assurée.
Petite aide pour rédiger votre déposition :
Point capital
Profondément attaché à la protection de l’ours brun des Pyrénées, l’une des espèces les plus emblématiques de la faune française, je demande qu’un vrai programme de restauration soit inclus dans le volet Ours 2017-2020 de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la biodiversité pour que la population ours soit placée hors de danger d’extinction. A savoir à minima le lâcher rapide de deux ourses en Pyrénées occidentales afin d’éviter la disparition de l’espèce puis de deux autres pleines en Pyrénées centrales pour éviter la consanguinité.
A l’heure où la France vient de voter la loi sur la reconquête de la biodiversité l’absence de ces mesures dans ce plan est inacceptable .L’ours brun est un élément incontestable de la biodiversité pyrénéenne. Il joue un rôle important dans le bon fonctionnement des écosystèmes forestiers (régulation des populations animale, dispersion de graines,
L’étude du MNHN démontre la nécessité impérieuse de ces renforcements dans un horizon de quatre ans.
L’ours brun est une espèce protégée par la directive Habitats. La France a l’obligation de prendre toutes les mesures requises pour assurer son maintien ou sa restauration dans un état de conservation favorable. L’absence de réintroduction dans le plan ours ne permet pas de restaurer une population d’ours brun viable dans les Pyrénées.
La France a l’obligation juridique et morale de restaurer ses deux populations d’ours. Après des années de discussion et concertation sur la politique de conservation de l’ours l’Etat doit enfin agir !
Autres arguments…
L’ours brun fait partie de l’identité culturelle des Pyrénées (contes et légendes, fête de villages, mythes, toponimie…)
L’ours est un véritable atout pour le développement d’un tourisme durable (écotourisme, produits et services labellisés..)
Etc…
J.thévenot
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