DECAVIPEC: Site LAmbiotte- Dépollution-création d'une CLI
Création d'une Commission Locale d'Information (CLI) du site Lambiotte à Prémery
Cette CLI relative à la dépollution et au démantèlement du site Lambiotte a été créée le 7 mai 2010, une première réunion s'est déroulée le 25 mai dernier présidée par Monsieur le Préfet de la Nièvre, Nicolas Quillet. Cette Commission est composée des différents services de l'Etat, notamment la DREAL, DDCSPP, DDT, le SDIS, la gendarmerie. Les membres désignés sont représentés par les élus locaux, les directeurs des sociétés Bostik, Collectoil et Sobral, ainsi que par les associations DECAVIPEC, Loire Vivante et UFC Que Choisir.
Depuis l'arrêt de l'usine Lambiotte en octobre 2002 et de sa liquidation un an plus tard, le site devenu site orphelin par la défaillance du responsable, a fait l'objet de plusieurs phases d'évacuation de déchets polluants, toxiques et dangereux, ainsi que la surveillance des eaux de ruissellement. Ces actions sont gérées par l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).
Depuis 2005, les associations DECAVIPEC et Loire Vivante demandaient la création de cette Commission aux différents préfets, non seulement pour l'information et la surveillance de l'ancien site mais aussi devant l'accumulation dangereuse et illégale des déchets par 2 nouvelles sociétés sur la zone industrielle, ECOPREM et SNR.
Réalistes, les associations concevaient que la dépollution du site Lambiotte était tributaire des allocations successives d'argent public, mais elles tiraient régulièrement le signal d'alarme sur l'accumulation de nouveaux déchets dangereux non autorisés. A la liquidation en septembre 2006 d'ECOPREM, le successeur Collectoil a dû évacuer 3000 m3 de déchets et SOBRAL depuis la reprise de SNR en octobre 2008, élimine régulièrement les 12 000 tonnes de déchets laissés par SNR.
Durant cette réunion du 25 mai, l'ADEME a présenté le travail effectué, évacuation dès 2004 des produits les plus dangereux, inflammables et toxiques, des fûts du site de la gare, puis, à la fin 2009 des déchets radioactifs et transformateurs contenant du pyralène, et des acides et soudes contenus dans des cuves dégradées. Il resterait environ 1700 tonnes de déchets étudiés et connus, phase qui commencera dès l'été 2010.
Ces différentes évacuations coûteront à la collectivité environ 3 millions d'euros. Restait la démolition des différents bâtiments vétustes, celle-ci est officialisée, et devrait débuter en 2012.
La facture totale serait de 8 millions d'argent public. Ce serait une des plus grosses dépenses des sites industriels pollués français.
Les associations ont demandé la vigilance lors de l'évacuation des derniers déchets, notamment les liquides contenus dans des cuves fuyantes et très fragiles. L'augmentation des teneurs de certains polluants dans la nappe phréatique, démontre une pollution non seulement chronique mais non contenue (en particulier les BTEX –benzène, toluène etc.), l'ADEME répond à ces remarques que les teneurs varient suivant la période des hautes eaux et d'étiage, pourquoi ne pas effectuer ces prélèvements régulièrement en hiver et en été pour avoir un bon moyen de suivi fiable ? Pas de réponse.
Un piézomètre placé de l'autre côté de la rivière a des teneurs en hydrocarbures trop élevés, le captage en eau potable de Vauclan peut être contaminé par cette pollution migrante.
Les associations craignent aussi la sous-traitance dans ces phases d'élimination, le site de la gare a ainsi été nettoyé au Karcher à la fin de l'opération, heureusement les eaux polluées ont été recueillies en grande partie par Collectoil. La rivière Nièvre est proche et vulnérable par les pollutions successives d'ECOPREM, toutes précautions doivent être prises durant toute cette dépollution tant attendue.
Il sera nécessaire de réaliser en 2012/2013:
- Une étude hydrogéologique du secteur, afin de déterminer s'il y a une éventuelle connexion entre la nappe d'accompagnement de la Nièvre et la nappe karstique dans laquelle un captage AEP est réalisé.
- Un diagnostic approfondi de définir les sources de pollution et de connaître l'impact du site sur son environnement.
- De définir un plan de gestion pour l'avenir de ce site.
Il a été évoqué par les associations le problème du crassier de 150 000m3, du matériel et des produits qui sont enterrés et sont certainement à l'origine d'écoulements de polluants. Aucun diagnostic et aucune solution pour l'instant ne sont envisagés.
La renommée de Prémery, commune aux pollutions avérées, visibles, olfactives, prend un nouveau virage, il y aura eu Lambiotte mais surtout ECOPREM et son lot de nuisances, les mises aux normes de Collectoil, la liquidation de SNR et ses fumées non filtrées.
Les associations ne sont pas responsables de la réputation d'une ville, elles œuvrent en collaboration avec les services de l'Etat pour arrêter les pollutions, les faits sont têtus les nier ne les effacent pas.
Danièle Auclin
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