DECAVIPEC - Histoire récente du site industriel de Prémery (7) - SNR (4)
Site industriel de Prémery : un peu d'histoire (7)
SNR - 4
La fin de SNR : liquidation programmée ?
Pour mieux comprendre et suivre cette aventure j'ai préféré établir une liste datée des évènements :
- 2004 Monsieur Bourbon sollicite des aides publiques, ces aides (subventions et prêts à taux zéro) sont accordées pour un montant de 3 millions d'euros. Or l'analyse des bilans de la société sur les années antérieures montre qu'elle n'avait en aucune manière la capacité à investir les sommes indiquées dans le dossier (18 millions €), ni à garantir des emprunts à la hauteur envisagée.
- Juillet 2004, Monsieur Bourbon reçoit les aides et aussitôt cède 20% de son capital à une société écran au Luxembourg, « International Acom Technics SA».
- 2005 création de l'usine de Prémery, promesse de 70 emplois. Les bilans examinés ne montrent pas d'investissement à hauteur de ce qui était annoncé, rendant la part des aides publiques beaucoup trop importante dans cette opération. Cette usine pollue le bourg de manière considérable, utilisant les mêmes méthodes que dans les Yvelines. Ouvriers maltraités et rejets sans filtration de fumées diffuses polluées.
- 2007 SNR annonce avec l'accord des élus une augmentation de sa production à Prémery de 60 % pour 2008. SNR deviendrait le premier acteur de ce secteur en France.
- 30 avril 2007 le bilan fait état d'un «risque financier important».
- Début 2008 déplacement du siège social de Paris à Prémery. La société commence à ne plus payer certains impôts et taxes, TVA etc ... La dette envers les créanciers augmente de mois en mois mais l'Etat verse encore pour création d'emplois ½ million d'euros en mai. Le maire de Prémery déclare que l'usine de Prémery allait «devenir clé dans le dispositif». De son côté Monsieur Bourbon crée une société financière en Suisse. Un système de «vases communicants» se met en place …
- Mai/juin 2008 la DRIRE constate les pollutions et Monsieur le Préfet prépare un Arrêté Préfectoral (AP) de mise en demeure.
- Fin juin 2008 la dette s'élève à 7 millions d'euros et la mise en redressement judiciaire est déclarée. Le Préfet décide de ne pas signer son AP : «on ne tire pas sur une ambulance». Le maire visiteur assidu de SNR (visites régulières par «amitié»), arrête totalement ses contacts, les employés constatent l'abandon des élus, des responsables, Monsieur Mylle, directeur local, démissionne.
- Fin juillet 2008 l'administrateur affirme que les comptes de cette entreprise ont été falsifiés depuis au moins 2004 : «non sincérité et manipulation des comptes».
- Septembre 2008 la dette s'élève à 28 millions d'euros – Le 30 septembre, liquidation.
- 9 octobre 2008 le Tribunal de Commerce de Versailles accorde la reprise du site de Prémery pour une somme de 500.000 € à l'entreprise SOBRAL. Le site des Yvelines est liquidé et non repris. La dette est effacée, les contribuables paieront, sur 130 emplois répartis sur les 2 sites il restera 37 emplois à Prémery.
- La société écran suisse, Trading Internationale Metal, dont les dirigeants sont Monsieur Bourbon et son gendre Monsieur Latchimy, continue (après la liquidation) illégalement des activités de négoce de métaux sur le site des Yvelines, sans autorisation. Le préfet des Yvelines pressé par les associations et les élus a pris le 20 février un arrêté de suspension, non suivi d'effets à ce jour.
Photo SNR Prémery
Les interrogations suivantes resteront certainement sans réponses :
- Quels engagements ont été demandés pour l'installation à Prémery et quel suivi a eu lieu de l'investissement avec l'argent public ?
- Comment des aides publiques ont-elles pu être apportées en 2008, en pleine déroute financière?
- Comment est-il possible que si peu de coordination ait existé entre intervenants financiers, environnementaux, inspection du travail, médecine du travail etc ... et qu'en fin de compte l'argent public soit aussi mal utilisé et certainement détourné ?
- Quel rôle a joué la société luxembourgeoise ?
Nous pensons, en toute connaissance de cause, que cette liquidation était programmée, l'argent fuyait par delà des frontières, alors que Monsieur Bourbon creusait une dette colossale. Mais son programme a trouvé un grain de sable : en effet le repreneur ne devait pas être la société Sobral mais «certaines filiales d'un certain ami qui a fait quelques années de prison pour malversations». Cette filière d'élimination de déchets n'aurait-elle pas un «côté mafieux» ? Une des 2 filiales a fait de mauvais placements en cette période de crise et l'autre voulant reprendre au nom de sa femme n'avait pas les fonds le jour de la reprise au Tribunal. SOBRAL est arrivé avec son chèque, imprévu.
Nous avons rencontré Monsieur Lenne directeur de SOBRAL, il regrette que le préfet n'ait pas signé son AP de mise en demeure, ce qui se passait sur ce site était ainsi caché lors de la transaction, et il a trouvé 12.000 tonnes de déchets dangereux (autorisation maxi de 300 t) qu'il a du évacuer sur ordre préfectoral avant le 31 mars … à ses frais …
Au fait Monsieur le maire ne fréquente plus le site….encore une interrogation ? Non pas pour nous … Je ne vous ai pas dit il était actionnaire chez ECOPREM, chez SNR, je ne sais pas ... et ne peux pas en dire plus ...
Danièle AUCLIN
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