ADEAN - Étude de l'Institut de Veille Sanitaire sur l'incinération ou MORTELLE INCINÉRATION
ADEAN - Étude de l'Institut de Veille Sanitaire sur l'incinération
ou
MORTELLE INCINÉRATION
L'incinération des ordures ménagères est un procédé toujours très contesté. Pour certains industriels et certaines collectivités, c'est un moyen extrêmement simple de se débarrasser d'un problème. La purification par le feu, en quelque sorte. Pour d'autres c'est une manière coûteuse de produire de nouvelles nuisances sans régler complètement le problème puisque 30 % de nos poubelles en ressortent sous forme de REFIOM ou de mâchefers et le reste en effluents gazeux plus ou moins chargés de polluants divers.
Dans la Nièvre et l'agglomération de Nevers, les élus ont fait le choix de construire un nouvel incinérateur au même endroit que précédemment à la frontière de Fourchambault, Garchizy et Varennes-Vauzelles. Les braves gens, riverains habitant à moins de 200 mètres, qui ont subi le précédent pendant 25 ans en ont repris pour 25 ans ! C'est tout juste si on ne les accuse pas d'avoir mauvais esprit d'oser remettre en cause une décision technocratique et autoritaire qui leur "pourrit la vie" pour le "bien du plus grand nombre".
Incinérateur de Fourchambault (58)
Pour faire court, il en ressort que les populations (échantillon de 1030 personnes autour de 8 incinérateurs) vivant "à proximité d'incinérateurs" ne recèlent pas, dans le sang, plus de dioxines que des populations vivant à plus de 20 kilomètres d'un incinérateur ou d'une autre source de production industrielle de dioxines. De nombreux scientifiques se sont focalisés sur les effets cancérigènes des dioxines, c'est pourquoi les études portent sur ce point. Mais, la combustion des ordures ménagères produit des centaines de molécules ou libèrent des métaux lourds tout aussi nocifs associés aux dioxines. Par ailleurs, suffit-il d'analyser des prélèvements de sang pour s'exonérer de toute suspicion en la matière ?
La deuxième étude présente les probabilités de développer des cancers caractéristiques (cancer du foie, lymphomes malins non hodgkiniens, sarcomes des tissus mous, tous types de cancers chez la femme dont le cancer du sein qui est caractérisé) lorsque l'on vit à proximité d'un incinérateur. Quatre départements sont concernés car possédant des registres de déclaration de cancers depuis un certain temps : le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, l'Isère et le Tarn comprenant 16 incinérateurs en fonctionnement pour 2,5 millions d'habitants directement concernés et 135.567 cas de cancers en 10 ans (dont on meurt une fois sur deux).
Les résultats sont plus évidents : le risque d'avoir des cancers augmente de 4 à 13 % selon leur nature. L'INVS relativise en indiquant que la pollution atmosphérique des villes produit à peu près les mêmes effets ! Sans oublier la référence à la mortalité due au tabac ou à l'alcool. Dit autrement, arithmétiquement et non de façon technocratique, l'incinération a tué plusieurs centaines de personnes tous les ans en France !
De plus, avec le peu d'informations communiquées, on peut se poser des questions sur les limites de cette étude. Par exemple, elle prend en compte la population vivant auprès d'un incinérateur au moment de son décès. Elle ne tient absolument pas compte des gens qui ont déménagé d'une "zone à risques", éventuellement malades, et qui sont décédés ailleurs que dans le périmètres de l'étude.
A Fourchambault, les "statisticiens" refusent toute étude locale parce que la population à prendre en compte est trop faible (selon eux). Une seule étude statistiques a montré que le canton de Pougues-les-Eaux, dans le quel se situe l'incinérateur de Fourchambault, a le privilège de compter le plus de morts par cancer de tout le département de la Nièvre. Bien après les cantons «industriels» d'Imphy, Prémery, Clamecy, … En fait, leur grande peur est de trouver un nombre très élevé de morts par cancers autour de l'incinérateur local. Nous savons que les sources chiffrées existent mais personne n'a le courage de les divulguer. Les riverains et les membres de l'association ADEAN se contentent de faire le décompte par rue : il y a des morts ou des malades de cancers dans les deux tiers des habitations autour de l'incinérateur. Mais, surtout, n'affolons personne ! Tout va bien ! "Il faut bien mourir de quelque chose" comme le disent les bonnes âmes qui, en général, préfèrent habiter les beaux quartiers et y mourir d'autre chose !
L'Indépendant de la Nièvre – N° 43 – Janvier 2007
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