Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

SUS AU LOUP

SUS AU LOUP

 

Dans un article précédent intitulé «  vers l’éradication du loup » je posais la question du loup bientôt chassé dans les parcs nationaux  dernier espace où on s’attendrait à ce qu’une espèce protégée au niveau international (par la convention de Berne), au niveau communautaire (par la directive habitats –Natura 2000-) et national ( par notre code de l’environnement) puisse être traitée comme un gibier…On n’en n’est pas très loin vu ce qui s’est passé au parc national des Ecrins le 10 juillet.

Suite à des attaques de troupeaux dans le Valgaudemar le  parc national des Ecrins  a organisé (avec l’accord de son conseil scientifique…)  en concertation avec les représentants des agriculteurs une battue d’effarouchement dans la zone coeur du parc à coup de pétards puissants à 5 heures du matin. Le coeur d’un parc est un espace d'excellence, où la priorité est donnée à la protection des milieux, des espèces animales et végétales, des paysages, et du patrimoine culturel. Il fait l'objet d'une réglementation particulière qui interdit notamment toute perturbation de la faune sauvage. …

Le but de cette opération était de faire sortir le loup du parc pour pouvoir l’abattre ( car il n’est toujours pas possible de tirer dans la zone coeur d’un parc mais pour combien de temps  encore????).  A la sortie l’attendaient une quinzaine de tireurs. Le préfet avait donc pris un arrêté autorisant l’effarouchement pour faire descendre le loup des alpages   et un arrêté   autorisant ce qu’on appelle «un prélèvement » pour ne pas dire une autorisation  de l’abattre  dès qu’il franchira les limites de protection du parc.

Heureusement aucun loup ne s’est laissé prendre.  Et le préfet suite à des recours déposés immédiatement  par les associations (ASPAS, LPO PACA)  a abrogé son arrêté.

 

Voilà donc le comportement ahurissant d’un directeur M. Bertrand  Galtier qui dans le parc national dont il a la responsabilité donne la priorité à la protection des moutons d’élevage et se flatte d’avoir bouté le loup hors de l’espace où il doit être  protégé,  le cœur du parc !.

Et celui d’un préfet Pierre Besnard qui  sévit dans les Hautes Alpes. Qui en charge de faire appliquer la loi et prend 2 arrêtés illégaux « pour mettre fin à la situation qui devient critique pour les éleveurs et éviter ainsi que la colère ne gronde ».

 

 VOIR EN FIN D'ARTICLE COMMENT MANIFESTER A VOTRE TOUR VOTRE COLERE

 

Ces attitudes  illustrent bien où on en est en France dans la protection de la nature et la préservation de la biodiversité. Elles ne sont sûrement pas étrangères aux positions de notre ministre de l’écologie dont l’hostilité envers le loup  et le soutien inconditionnel aux éleveurs sont patents.  Elles ne plaident pas pour la recherche d’une cohabitation possible entre pastoralisme et présence du loup ( ce que nous démontrent nos voisins  espagnols et italiens)  mais au contraire soutiennent ceux qui allument continument des incendies et font de la surenchère

Son empressement à donner satisfaction à cette minorité  l’a même conduite  à sortir des arrêtés sur les opérations de chasse aux loups avant la fin de la consultation publique lancée sur les projets d’arrêtés ;  sans doute parce que 95% des personnes qui se sont exprimées sur le site y étaient hostiles  et que dans un sondage IFOP de septembre pour l’ASPAS et One voice 75% des français sont opposés à l’abattage des loups !

 

Le plan loup 2014-2015   autorise à travers 2 arrêtés publiés le 4 juillet

- La possibilité d’abattre 24 loups, nombre qui pourra être révisé après avis du conseil national de la protection de la  nature  (CNPN) et porté à 36 spécimens. Les tirs ne s’arrêteront pas après le 24ème  loups abattu, ce nombre ne constitue donc pas un  plafond ; on entre donc bien dans l’esprit d’un quota à abattre , de 36 loups

-  Par ailleurs il y a une extension géographique du dispositif de prélèvement   à tous les départements listés dans l’arrêté (alors qu’au départ il s’agissait de 57 communes dans 6 départements) contre l’avis du CNPN.  Figurent parmi ces départements ceux où le loup vient  à peine  d’effectuer un retour – Ardèche, Ariège, Hautes Alpes, Alpes maritimes, Savoie, les Vosges…..-

- enfin un 3ème arrêté  pourrait à titre expérimental  et dans 57 communes du sud-est permettre aux chasseurs d’organiser des prélèvements lors de chasse en battue ou à l’approche voire à l’affût ; le loup espèce protégée entrerait chez les  espèces chassables !

Autant de mesures destinées non seulement à diminuer son nombre mais à empêcher son extension géographique alors même que la ministre reconnaît que les dommages n’ont pas augmenté entre 2012 et 2013.

 

Il reste évidemment à se demander si faire la part belle aux éleveurs qui veulent la peau du loup (tous ne sont pas dans ce cas) et aux braconniers fera reculer le taux de dégradation commises  évidemment toujours  par le loup  (et jamais par des chiens errants….) en l’absence de mesures  sérieuses de protection des troupeaux.

Et si tuer le loup améliorera la situation  économique  de l’élevage ovin français …

OU s’il  ne s’agit pas plutôt pour le ministère dit de l’environnement  incapable depuis des décennies de traiter ce dossier ( comme le dossier ours d’ailleurs) de camoufler son  impéritie qui permet à une minorité de faire sa loi en refusant toute contrainte dès lors qu’il s’agit de protéger la nature sauvage patrimoine naturel de tous les Français. 

Ce qu’il faut comprendre dans le refus  des éleveurs de moutons de prendre les mesures de protection des troupeaux qui s’imposent ( gardiennage jour et  nuit, clôtures, chiens qui ont fait leur preuve d’efficacité ailleurs…) c’est qu’accepter de mettre en place des mesures de prévention c’est accepter la présence du loup…. Et pour certains c’est hors de question puisque ce qu’ils veulent c’est  son éradication pure et simple.

Et si les éleveurs proclament  l’incompatibilité entre loup et élevage  c’est parce qu’ils refusent de  modifier leur façon de travailler et leur mode de vie.  Dans les pays où la cohabitation se passe bien il y a très longtemps que les éleveurs protègent leurs troupeaux.

Enfin l’arrivée du loup fait craindre  aux éleveurs des contrôles concernant le mode d’élevage, la garde des troupeaux  voire la légalité de la vente....  Alors que ces contrôles sont justifiés  dès lors que la filière ovine est soutenue par des  subventions PAC et ce indépendamment  des aides spécifiques loup. Ces contrôles n’ont donc rien à voir avec le retour du loup, ils s’inscrivent dans la vérification de la bonne utilisation de l’argent public.

 

Il serait temps que les syndicats professionnels jusqu’auboutistes comprennent qu’il n’y aura pas de pastoralisme sans protection du loup.

Parce qu’il est une espèce protégée et que si les éleveurs continuent à proclamer la cohabitation impossible dans les lieux mêmes  qui sont destinés à lui permettre de mener sa vie  ce seront les moutons qui devront dégagé

Les éleveurs de moutons  devraient être reconnaissants au loup, Grâce à lui on parle  de leur profession ….s’il leur complique un peu la tâche il peut  d’un autre côté  apporter beaucoup aux territoires de montagne si était privilégiée la valorisation économique et sociale de sa présence   en ces lieux (tourisme nature, production locale…).

Cela nécessite de l’intelligence et de cesser de faire  du problème du loup un problème exclusivement politique qui conduit les élus à prôner l’éradication parce qu’ils se rangent du côté des éleveurs et une ministre de l’écologie  aux ordres du lobby éleveur,  à affirmer qu’il y a trop de loups en France (250 à 300…) et qui envisage froidement  d’autoriser bientôt leur chasse   par « les plus grands écologistes de France » les chasseurs…. Révoltant!

 

 

 

                                                                      J. Thévenot

 

chasse_loup.jpg

 

                              MESSAGE de L'ASPAS : réagissons

 

 

 

 

 

 

 

Communiqué de presse, le 04 août 2014

Victoire du loup et du bon sens
contre les arnaques de l'État


L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), vient d’obtenir une nouvelle victoire contre un arrêté illégal de tir de loup en Isère. Face à la mauvaise foi et à l’acharnement de l’État, le juge a retenu la totalité des arguments de l’ASPAS !

À la demande de l’ASPAS, le Tribunal administratif de Grenoble vient de suspendre, le 1er août, l’arrêté préfectoral du 11 juillet 2014 pris par le Préfet de l’Isère, autorisant l’abattage d’un loup.

 

 

Cette décision de justice souligne notamment :

  • l’absence de mesures effectives de protection du troupeau,
  • l’incohérence du territoire retenu par le préfet : un seul loup a été identifié sur ce périmètre, des attaques ont été recensées sur seulement 5 des 12 communes retenues, et ce territoire comprend des zones où le prédateur n’est même pas encore installé !

 

 

 

 

De plus, le tir de prélèvement a été autorisé sans tir de défense préalable : la loi prévoit ce cas de figure uniquement si le tir de défense ne peut être mis en place pour des raisons techniques et pratiques ou en cas de dommages exceptionnels. Ici, aucune de ces conditions n’était remplie.

L’État continue de masquer son inaction face à une filière ovine en crise, en se servant du loup comme bouc émissaire. Touchée par la surproduction et mal adaptée à la concurrence internationale, cette filière ne subsiste aujourd’hui que grâce aux subventions. La destruction d’un loup ne calmera pas les éleveurs excédés par cette situation.

L’ASPAS condamne fermement la politique anti-loup relayée par le gouvernement et déplore que l’État autorise aussi systématiquement des tirs de loups. Les mesures de protection continuent d’être mal et peu employées en France, alors qu’elles montrent de très bons résultats dans d’autres pays.

Contact presse :

Pierre Athanaze, Président de l'ASPAS, tél. 06 08 18 54 55

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18/07/2014
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