Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

MERLE - Rayonnements et Santé


RAYONNEMENTS ET SANTE (RAPPELS)
Une présentation en transparents datant de 1998 et réactualisée
Monique Sené

 

Quels sont les dangers du nucléaire ?

 

Cette question pose le problème de l'acceptabilité d'une technique.

- Danger nul ou faible. Pas de problème d'acceptabilité. Les aspects économiques sont essentiels
- Danger affectant des populations. Danger d'accident, pollution des terres, atteinte biologique Le problème d'acceptabilité est essentiel. Les coûts sanitaires doivent être envisagés avant les coûts économiques.
Par exemple le coût économique du réacteur détruit à Tchernobyl était acceptable pour l'URSS. Par contre évacuer les populations s'est avérée impossible financièrement et psychologiquement. Et la prise en charge de la perte de 20% des terres agricoles n'a pas pu être assumée par la Biélorussie.

 

 

Qu'appelle-t-on radioactivité ?

 

C'est une propriété intrinsèque des noyaux des atomes. Il existe 3 types de rayonnements :

 

-         alpha: émission de 2 protons et 2 neutrons ( un noyau d'hélium). Les alpha ont une trajectoire d'autant plus courte que le milieu traversé est dense, la peau les arrête. Un alpha de 4 MeV (1) parcourt 2,4 cm dans l'air.

-         béta: émission d'un électron négatif ou positif. Les bétas sont plus pénétrants que les alphas, un béta de 1 MeV parcourt environ 340 cm dans l'air et 0,4 cm dans les tissus.

-          gamma: rayonnement électromagnétique, de même nature que les rayons X, la lumière. Ils sont plus pénétrants. Dans l'air au bout de 150 m ou 15.000 cm la moitié des gammas a été absorbée.

 

Ce qui compte en définitive: ce n'est pas la nature des rayonnements mais leurs effets sur la matière. L'effet principal est la modification des atomes de la matière touchée d'où les dommages aux cellules.

 

 

IRRADIATION

 

L'irradiation est le fait de recevoir le rayonnement émis par une source. On peut se protéger :

1)       en plaçant un écran entre la source et l'extérieur, écran que l'on calcule pour que la dose délivrée soit la plus faible possible.

2)       en augmentant la distance entre la source et ce u'on veut protéger.

 

 

EFFETS DES IRRADIATIONS

 

Elle touche souvent le corps entier. A forte dose les conséquences sont connues. A faible dose les effets sont toujours en discussion.

-     Il est communément admis que tout rayonnement a un effet sur la matière vivante, mais certains pensent qu'il existe des mécanismes de réparation et que les faibles doses ne lèsent pas les cellules et d'autres qu'après des temps de latence plus ou moins longs, il existe une probabilité de maladie ou de mauvaise réparation d'où cancer.

-     Un autre mécanisme est apparu: le "bystander effect" ou effet de voisinage; les cellules apparemment saines ont "la mémoire" de l'irradiation. Un tel mécanisme explique les récidives ou les maladies.

-         Cependant le manque d'études de morbidité autour des sites ou pour les travailleurs laissent toujours sans conclusion définitive.

-        De toute façon, il est raisonnable de penser que la radioactivité comme les produits chimiques a un effet sur la matière vivante et que, dans ces conditions il convient de minimiser les rejets. 

 


Centrale nucléaire de Belleville (18)

 

CONTAMINATION

On parle de contamination quand le produit est en contact avec la matière.

-          Contamination externe: si elle est sur la peau, les vêtements.

-          - Contamination interne: si elle a pénétré par une plaie, si on ingéré ou inhalé le produit.

-          Les alphas sont les plus dangereux car ils altèrent les tissus mais s'arrêtent à la peau.

-          Les bétas ionisent sur leur passage mais plus légers causent des dégâts moins importants.

-          Les gammas ionisent encore moins et peuvent sortir du corps. A Goiâna (Brésil-1987) les contaminés étaient dangereux pour leurs proches.

 

 

Peut-on DECONTAMINER ?

 

Externe: on peut laver, on peut coller les particules, mais il faudra évacuer le déchet: eau ou dans un fût.

Interne: on peut essayer des produits chimiques. Mais les résultats sont d'autant plus limités que l'intervention est tardive et de toute façon dangereuse: on ne l'utilise que pour une contamination massive. Et il faudrait aussi évacuer les résidus.

 

FIXATION des corps radioactifs

 

L'incorporation dépend de la nature chimique (soluble ou non) et du corps considéré :

-          l'iode radioactif ou non se fixe dans la thyroïde,

-          le césium sera confondu avec le potassium et comme tel diffusé dans toutes les cellules et surtout concentré dans les muscles,

-          le strontium sera confondu avec le calcium et fixé sur les os.

-           

Période biologique

 

Temps au bout duquel la moitié de la substance qui a pénétré dans l'organisme est rejetée à l'extérieur dans les urines, les selles, la sueur.

 

 

 

Période radioactive

Période biologique

 

iode 131            8 jours

Jusqu'à 120 jours pour iode fixée.

césium 137        30 ans

de 50 à 150 jours

strontium 90      28 ans

de 8 à 30 ans

tritium               12,35 ans

de 12  à 600 jours

plutonium 239 24000 ans

40 ans pour le foie, 100 ans dans les os

ruthénium 106     1 an

de 20 à 170 jours sur modèles animaux

 

 

CONCENTRATION ORGANIQUE

 

Le phénomène fixation-concentration biologique est à la base de la définition des chaînes alimentaires :

-          terre - plantes - vaches - lait – homme

-          mer - plancton - poisson - poisson carnassier - homme.

-          A la suite de Tchernobyl les rennes des Lapons ont été contaminés par les lichens. Dans un premier temps on les a abattu mais les carcasses ont du être enterrées et le dépôt a été source de nouvelles contaminations. On a donc utilisé des produits décontaminants (bleu de prusse) mais les prés sont restés contaminés par les déjections. Cette expérience a montré la grande difficulté de décontamination de bétail et du problème de retour à l'homme. Le deuxième cas bien connu est l'iode . En Biélorussie importance des cas de nodules et cancers thyroïdiens chez les enfants.

-          En France des études ont été menées en Corse.

 

(1) MeV,  Mégaélectronvolt, unité d'énergie utilisée en physique atomique et nucléaire, équivalant à l'énergie cinétique acquise par un électron qui subit une différence de potentiel de 1 million de Volts.

 

Cet article est extrait de «La Gazette Nucléaire» n° 251, http://resosol.org/Gazette/2009/251.html publication trimestrielle du GSIEN (Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire) et reproduit avec son autorisation.

 

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02/04/2009
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