Défendons l'agriculture biologique
Défendons l’agriculture biologique
Voir la pétition « Non à la suppression des aides à l’agriculture biologique » à signer sur
https://bio-alaide.agirpourlenvironnement.org/
Dans le cadre de la renégociation de la PAC 2023-2027 (Politique Agricole Commune) les agriculteurs bio pourraient voir leurs aides considérablement diminuer. Alors qu’ils représentent 10% des agriculteurs français ils ne reçoivent déjà que 2% sur les 10 milliards que la France encaisse chaque année en aides publiques PAC ! Mais de plus la France entend mettre en place un nouveau système pour répartir ces aides entre ses agriculteurs dans lequel les agriculteurs bio seront les grands perdants. De 200 euros en moyenne par an et ha les aides financières tomberaient à 70 euros (estimation Fnab).
Les conversions vers le bio (les cinq premières années) resteront subventionnées, (340 millions d’euros/an). Mais les aides spécifiques que recevaient les agriculteurs bio après 5 ans pour rénumérer les services environnementaux rendus par leurs pratiques (qualité de l’eau, de l’air, biodversité, santé, climat, … ) qui prenaient le relais après la certification pour consolider le nouveau modèle économique de la ferme, disparaissent.
Le nouveau système mettrait en place au niveau des aides, un traitement identique entre les exploitations bio et les exploitations certifiées HVE « Haute Valeur Environnementale » qui sont loin de rendre les mêmes services environnementaux..
Ce label HVE créé lors du Grenelle de l’environnement (2008) est en place depuis 2011 . Il a été détourné de l’intention d’origine : conçu comme une étape vers le bio il est devenu une certification de qualité des produits (aliments et vins) donc une fin en soi et un logo commercial. De ce fait il ne peut être que source de confusion pour les consommateurs alors qu’il n’est pas aussi exigeant que le bio.
Il y a un cahier des charges, ( utilisation raisonnée des intrants- en fait optimiser le résultat économique de l’exploitation agricole en optimisant l’utilisation des intrants…-, préservation de la biodiversité, économies des ressources eau…) mais il n’interdit ni l’utilisation des pesticides ni les productions hors sols (légumes sous serres, élevages porcs, et volailles). La HVE n’incite donc pas à changer de modèle de production, elle permet d’afficher un logo vert tout en restant dans l’intensif. On comprend que la FNSEA la soutienne à fond !
La bio se verrait supprimer des aides pour soutenir une agriculture loin de répondre aux défis environnementaux auxquels il est impératif de faire face (climat, biodiversité…, ).
De plus selon la loi Egalim les produits HVE sont classés au même titre que le bio parmi les « aliments durables et/ou de qualité » qui devront figurer, à partir de 2022, à hauteur de 50% dans la restauration collective publique puisque le pourcentage minimum de produits bio n’est que de 20%.
On va vers une renationalisation de la PAC ce sont les Etats qui vont décider de l’usage du fonds PAC. En raison d’un manque d’ambition sur le plan environnemental d’une part et d’autre part du risque d’une course au moins-disant environnemental il y a des chances pour que les Etats s’en tiennent à un greenwashing. La France penche de ce côté avec le label actuel HVE.
Le gouvernement continue une politique d’industrialisation d’une agriculture qui provoque des dégâts majeurs sur les écosystèmes, la qualité de l’air, de l’eau et en définitive sur la santé. Une agriculture très dépendante des énergies fossiles et des matières premières OGM qu’on importe.
Les décisions qu’il prend , renoncement à l’interdiction du glyphosate, des néonicotinoïdes, baisse des aides au maintien de l’agriculture biologique témoignent de son incapacité, faute de volonté politique, à réorienter réellement ce modèle agricole à bout de souffle, sur la voie de la transition agroécologique et à répondre aux attentes qu’expriment de plus en plus de citoyens français en matière d’environnement et d’alimentation saine. Des citoyens qui sont des consommateurs dont l’influence pourrait bien conduire à une évolution des pratiques. Des consommateurs qui sont aussi des contribuables et qui pourraient sous peu se poser des questions sur cette PAC dont on n’a plus grand-chose à attendre sur le plan environnement et climat puisque les états de l’UE se partagent l’argent mis dans le pot commun et ensuite en font ce qu’ils veulent. Où est la politique commune ????
L’urgence aujourd’hui est d’être aux côtés des agriculteurs bio.
J. Thévenot
https://www.biobourgogne.fr/actualites_152.php
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