Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

LVNAC - Victoire de LOIRE VIVANTE ESTUAIRE

Victoire de Loire Vivante Estuaire*

 

La lutte contre le projet d'extension portuaire de DONGEST-EST aura été aussi longue et difficile que celle menée contre les projets de barrages sur la Loire et ses affluents. Il aura fallu vingt années de batailles tous azimuts, scientifiques, politiques, juridiques, sur le terrain pour obtenir son abandon, annoncé le 19 juin par J.L. Borloo.

Prétextant une saturation de ses installations portuaires le port autonome maritime de Nantes St Nazaire envisageait depuis plus de 20 ans l'extension de ses activités sur Donges-Est (à l'aval de l'estuaire). Le projet à terme devait comprendre 150 ha de terre plein, 2600 mètres de quais (donc 2600 mètres de rives naturelles bétonnées..), 125 ha pour la zone d'activité portuaire et 165 ha supplémentaire de réserve foncière.

Au final c'était l'ensemble des zones humides de DONGEST-EST, derniers vestiges des grandes roselières et l'une des principale vasières de l'estuaire qui disparaissaient.

Cette zone, importante halte migratoire, abrite également 79 espèces d'oiseaux protégés dont dix huit par l'Europe. Grâce à la plainte des associations portée auprès de la Commission européenne, l'Etat français sera contraint en 1997, d'intégrer ces zones humides dans le périmètre de la zone de protection spéciale(ZPS )de l'estuaire au titre de la directive «oiseaux» (79/409 CEE du 2 avril 1979).

En 1994 les associations avait déjà obtenu l'annulation de la révision du P.O.S de Donges qui visait à classer cette zone en zone industrialo-portuaire.

En 2003, le Préfet, allant contre l'avis réservé de la DIREN et l'avis défavorable de l'IFREMER, autorise une première tranche de travaux. Les associations saisissent une nouvelle fois la Commission Européenne et le Tribunal administratif de Nantes. Celui-ci ira à l'encontre des conclusions du Commissaire du gouvernement qui préconisait l'annulation de l'arrêté préfectoral et déboutera les associations en septembre 2006.

Les associations saisissent alors la cour administrative d'appel de Nantes qui le 5 juin 2009 annule la décision préfectorale d'autorisation des travaux pour «erreur d'appréciation» au regard de l'insuffisance des mesures compensatoires.

L'abandon de ce projet est une nouvelle victoire pour la Loire et son estuaire qui a échappé une fois encore grâce au mouvement associatif à la destruction irréparable d'un site d'un très grand intérêt écologique qui va lu valoir d'être classé en réserve nationale gérée par le Conservatoire du littoral.

 Les associations victorieuses aujourd'hui vont rester très vigilantes face au nouveau plan portuaire stratégique validé en juin dernier.

Elles vont continuer à se mobiliser, dans le cadre du Plan Loire, pour le retour d'un estuaire vivant. Il y a beaucoup à faire. Depuis plus d'un siècle celui-ci a connu des aménagements qui ont profondément atteint son fonctionnement écologique : abaissement de la ligne d'eau de basse mer, bouchon vaseux, destructions des milieux naturels par remblaiement, dégradation de la qualité de l'eau (remontée de la salinité et de la turbidité)… sans parler des risques de pollution par les hydrocarbures (mars 2008, 500 tonnes de fuel lourd répandu dans la Loire et sur les berges à cause d'une canalisation rouillée de la raffinerie Total de Donges).

* La coordination «Loire Vivante Estuaire» regroupe les associations S.O.S Loire Vivante-ERN France, LPO Atlantique, Bretagne  Vivante –SEPNB avec un financement du WWF France, de  la LPO France  et de Patagonia et un soutien de France Nature Environnement et de la fondation N. Hulot.

 

J.Thévenot



19/10/2009
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