Nature et Environnement en Nièvre

Nature et Environnement en Nièvre

DECAVIPEC - Histoire récente du site industriel de Prémery (2)

Le site industriel de Prémery : un peu d'histoire (2)

 

 

Les 3 années d'activité d'ECOPREM

 

 

Création de DECAVIPEC

 

Aucune réaction de la part des services de l'Etat, seul le Maire de Prémery trouve une parade à cette pétition : commencer des représailles contre les habitants signataires qui ont osé se rebeller contre une entreprise qui apportait des emplois à un canton sinistré.

Le collectif a servi de base à la création de l'association : DECAVIPEC est née en mai 2004.

 

Principaux dysfonctionnements observés sur cette unité de production

 

Pollutions de l'air

 

L'association porte plainte à plusieurs reprises en Gendarmerie et entre en relation avec la DRIRE, qui intervient en août 2004, un arrêté préfectoral relatif à l'analyse des risques sanitaires, au diagnostic des gênes olfactives est signé en octobre 2004.

 

Pollutions de la rivière Nièvre

 

Dès août 2004 apparaissent des pollutions ponctuelles puis chroniques : 12 août 2004, 23 novembre 2004, 31 mai 2005, 1er juillet 2005, novembre 2005, juillet 2006 avec des constats de puanteur de l'eau et une mortalité piscicole jusqu'à Urzy.

A chaque fois l'association porte plainte auprès du Conseil Supérieur de la Pêche, de la Gendarmerie, de la police de l'eau.

Les constats sont de plus en plus atterrants : pollution visible des sols par des épandages des boues de la station d'épuration, rejets d'effluents pollués dans un fossé d'eaux pluviales.

 

 





Boues de la station d'épuration, gérée par ECOPREM, rejettées n'importe où

 

 

Constats de la DRIRE à partir d'avril 2005

 

Ces constats révèlent une gestion déplorable des unités de production, et beaucoup plus grave il y a changement de procédé et de fabrication, puisque dès l'été 2004, date des premières pollutions de la rivière, Mr Logeat, PDG de la société, a décidé de fabriquer du diester sans autorisation préfectorale à partir de déchets alimentaires, des huiles de friture usagées et d'alcool toxique, le méthanol.

 

Il y a une augmentation démentielle des stockages de produits dangereux, inflammables, toxiques, le site était devenu un site SEVESO par l'évolution de la législation, mais aucune déclaration ne sera effectuée.

 

 





ECOPREM - Une partie de l'installation

 

 

La société utilise sa boucle d'eau destinée au dispositif incendie pour le transport de ses effluents pollués pour les épandre à même le sol.

 

En fait en plus du diester ECOPREM traitait n'importe quel déchet chimique.

 

La DRIRE résume la situation ainsi :

 

«ECOPREM ne connaît ni la composition, ni les risques associés aux produits qui lui sont confiés pour recyclage. Ces produits sont constitués de la substance majoritaire à recycler et d'une partie de produits inconnus. Cette partie de produits inconnus peut poser problème sur la connaissance des risques liés, non seulement aux produits primaires reçus, mais aussi aux émissions atmosphériques lors de la distillation et aux produits obtenus après distillation…La fréquence et la gravité des pollutions de la rivière par les rejets aqueux de la société ECOPREM, associées à l'incapacité de l'exploitant de gérer les effluents de la sortie de la STEP (station d'épuration) ont poussé l'inspection des installations classées à proposer une suspension de l'activité des ateliers diester. La société ECOPREM est une petite structure qui n'a probablement pas la taille nécessaire pour développer des compétences nécessaires à la production d'une analyse méthodique des risques complets»

 

A partir de juillet et août 2005 le préfet qui ne suivra pas la DRIRE dans sa demande de suspension de l'activité non déclarée, produira des arrêtés de mise en demeure prescrivant le dépôt de demande d'autorisation d'exploiter, objet de la régularisation, ces arrêtés seront sans effet jusqu'au 25 juillet 2006, mais le dossier déposé à cette date sera déclaré irrecevable.

 

Le 26 juin 2006 une cuve de 70m3 explose, elle s'élève à 40 m de haut au-dessus des installations des réacteurs et des stockages. Elle contenait de l'acétate d'isopropyle et était initialement affectée à l'éthanol.

 

 





ECOPREM - Après l'explosion (été 2006), les cuves "obus" disloquées (au premier plan)







ECOPREM - Après l'explosion (été 2006) - Toiture du bâtiment traversée par l'obus !

 

 

Toujours aucune réaction concrète du Préfet.

 

L'incapacité économique avérée de la gestion de l'exploitation, la pression de la DRIRE, les actions de DECAVIPEC ont conduit à une liquidation et à une reprise.

   

 

 

Danièle AUCLIN


29/03/2009
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 113 autres membres